Livres jeunesse : A la découverte des mots !

10 January 2011 | PAR Sonia Dechamps

Chaque lundi, la littérature jeunesse s’invite sur toutelaculture.com.
Aujourd’hui, trois petits livres pour partir à la découverte des mots… quelle aventure !

C’est un très beau livre que sortent, en co-édition, Lazharie Labter Editions et Les Editions du Ricochet. « Kalima » – « mot » en arabe – et « Imagier » – livre d’images en français – se mêlent pour offrir au lecteur un « Kalimagier » qui permet aux jeunes lecteurs d’associer à chaque illustration un mot en français et sa traduction arabe. S’enrichissant mutuellement, les deux langues présentent de nombreuses similitudes ; et ce livre se fait le juste et beau témoin du lien unissant un côté de la Méditerranée à l’autre.
À travers 100 mots, ce « Kalimagier » offre un bien joli voyage ; et si certains d’entre eux ne présentent que peu de changement d’une langue à l’autre, comme le « camion » qui se fait « kamioun », d’autres se révèlent plus différents, comme le « sirop » : « sharab ».
Très bel ouvrage d’ouverture à l’autre – et en ce sens donc pas uniquement adressé au jeune public -, ce « Kalimagier » est aussi, et tout simplement, un superbe recueil d’illustrations chaudes et singulières. Marie Mahler ne se contente pas de représenter les objets correspondant aux mots indiqués, elle les met en scène dans un univers assez particulier ; un univers emprunt d’humour, de douceur, de poésie… et de magie.

« Kalimagier » de Nadia Roman , Lazhari Labter et Marie Mahler (dessins) chez Ricochet et Lazharie Labter
A partir de 5 ans
Sorti le 21 octobre 2010 – 17 euros

Beaucoup plus classique, mais tout aussi charmant, dans un style radicalement différent : « C’est mon imagier » édité par Escabelle. Ce livre s’adresse aux plus petits, leur faisant découvrir grâce à de jolies illustrations – très simples, tout en « rondeur » -, la signification de différents mots issus de scènes de vie quotidienne.
Là où se situe l’ingéniosité, c’est en ce que ce ne sont pas des mots solitaires, isolés, qui se trouvent ici présentés. Des thématiques sont proposées : « L’heure du bain », « De la tête aux pieds », « Am stram gram »… Enrichi d’une très grande quantité de mots – désignant des objets, mais aussi des actions comme, par exemple, « bouder », « se régaler avec la confiture de mamie » -, ce dispositif permet au lecteur, toujours accompagné des trois jeunes enfants représentés dans cet imagier, de se plonger dans différents univers et – tout en apprenant, découvrant – de se raconter de jolies histoires.

« C’est mon imagier » de Séverine Cordier et Cynthia Lacroix chez Escabelle
A partir d’1 ans
Sorti en septembre 2010 – 14,90 euros

Troisième conseil, troisième manière d’aborder les mots et leur signification. Dans « Le petit Gibert illustré », Bruno Gibert donne « ses » définitions de plus de 500 mots. Il est ainsi possible d’y lire : « Février n.m. On commence à se lasser de ses jouets de Noël ». Ou encore : « Cocotier n.m. Arbre qui pousse sur les cartes postales », « Fugue n.f. Aventure qui finit toujours par une fessée… ou (et) un policier ».
L’auteur ne se contente pas ici de se livrer à un exercice de style. Avec ce dictionnaire très personnel, il invite le lecteur à lui-même donner du sens à ce qui l’entoure. Très agréable à lire, souvent drôle mais aussi poétique, « Le Petit Gibert illustré » est bien plus qu’un plaisir de lecture, il est une ouverture à la subtilité de la langue et plus généralement au monde.
Au lecteur de se prêter au petit jeu de discuter les définitions données par l’auteur ; de les contester, les compléter, mais aussi d’en créer.
Et à définitions originales, illustrations originales. Surréalistes, ces dernières en appellent – elles aussi – à l’imaginaire et permettent d’encore plus singulariser ce petit bijou d’inventivité.
Plein d’humour, « Le Petit Gibert illustré » offre à penser, imaginer, créer, il est donc d’une grande utilité.