
Les coeurs en skaï mauve, le teen road-trip de Sacha Sperling
En 2009, Sacha Sperling, 19 ans a fait irruption sur la scène littéraire française avec le très remarqué “Mes illusions donnent sur la cour”. D’aucuns, tels Frédéric Beigbeder voyaient en lui la relève, d’autres un simple “fils de” (Alexandre Arcady et Diane Kurys, en l’occurence) prenant la plume. Le jeune-homme persiste et signe avec un deuxième roman pour cette rentrée 2011 “Les cœurs en skaï mauve”. Un virée américaine de deux amants éternellement jeunes.
Jim et Lou défient l’autorité de la mère de la belle et partent. Pour un voyage qu’ils imaginent américain. Légèrement rétros mais bien de leurs temps, ils traînent leur amour parfaitement jeune d’étape en étape. Jim se prend pour un cow-boy, Lou veut être sauvée. Mais rien ne peut vraiment la secourir de l’ennui…
Dans un style résolument cinématographique et pro-américain, Sacha Sperling mêle fantasmes adolescents et réalité un peu banale de cette école buissonnière des amants. Malgré certains aphorismes parfois faciles, et malgré le peu d’intérêt de l’intrigue et de la psychologie, “Le coeur skaï mauve” se lit. Parce que L’écriture reste fraîche : des phrases courtes, des images parfois un peu osées, et des phrases syncopées qui témoignent bien d’une aspiration impossible à d’autres rivages peut-être déjà engloutis.
Sacha Sperling, “Les cœurs en skaï mauve”, Fayard, 256 p., 18,90 euros. Sortie le 17 août 2011.
“S’ils font semblant de croire aux mirages, ils ignorent tout de la poussière qui recouvre les routes. Jim et Lou fréquentent les mêmes chapelles, ils pensent que la vie serait plus simple au volant d’une Range- Rover, au détour du soleil. Alors peut-être qu’un jour il l’emmènera pour de vrai. Un jour ils prendront perpéte à Neverland et il y aura des milliers d’appels en absence sur leurs portables. Lou ne connaît pas l’histoire de Bonnie. De toutes façons, elle veut juste continuer à traîner sur les autoroutes. Avec lui.” p. 87