Les ateliers de conservation-restauration de l’École d’Art Visite guidée
Face à ce qui se dérobe : recommencer et offrir pour la première fois. Telle est l’origine du mot restauration. Qu’en est-il de ce travail lorsqu’il est confronté à la création contemporaine? Voici un parcours passionnant présenté dans le cadre du festival d’Avignon, à l’École d’Art jusqu’au 25 juillet. Entrée libre.
Jean-Marc Ferrari, directeur de l’École supérieure d’Art d’Avignon raconte “Dans les ateliers de conservation-restauration de l’École d’Art d’Avignon, des œuvres blessées, perdues, à visibilité dérobée, y sont en cours de traitement. Les questions relatives à leur vie, sans cesse mouvementée par leur entourage, se déploient ici avec un souci particulier porté aux traces et à leur perte. Ainsi la restauration de l’œuvre est-elle un miroir tendu à la création, et inversement. Gestes, éléments organiques, poussières, peintures, films, pellicules, performances : toutes les techniques et les matériaux de création sont concernés”
Pendant deux heures, chaque jour et gratuitement, des étudiants passionnés et passionnants vous présentent la relation à l’absence des œuvres. On y découvrira comment capturer les larmes, quel tracé a le labyrinthe de Dédale ou encore qu’un tableau peut mystérieusement saigner.
La visite pose la question de la trace de l’œuvre, et de sa nature même. Par exemple, est exposé un costume de comédienne ayant joué le rôle d’Hélène en 1963 dans la cour d’honneur sous la direction de Jean Vilar. Une auréole de sueur est présente et les restaurateurs ont choisi de la conserver car elle est la preuve du moment où cette robe a été portée.
Qu’est ce qui fait sens, restaurer l’œuvre ou l’histoire de l’œuvre? Question passionnante largement explicitée jusqu’au 25 juillet.