
La tendresse du crawl : de la beauté d’un amour éphémère, par Colombe Schneck
” Quelques années auparavant, j’avais posé cette question à une romancière célèbre : préférez vous vivre une histoire d‘amour heureuse et écrire un mauvais livre ou vivre une histoire d’amour malheureuse et écrire un beau livre ? Elle m’avait répondu sans hésitation, vivre une histoire malheureuse et écrire un beau livre. Sans aucun doute je préfère la première proposition. Qu’il revienne, et que ce livre soit raté.”
Une citation comme une provocation. Journaliste, écrivaine et réalisatrice, Colombe Schneck se joue du destin qui, sur ce coup là, lui aura donné tort. La Tendresse du crawl, son tout nouveau roman publié aux Editions Grasset, est un petit carnet intime d’une douceur lunaire, qu’on savoure avec beaucoup de tendresse.
Un beau livre donc. De la beauté alors que l’autrice raconte l’histoire d’une tristesse, celle d’un cœur une nouvelle fois brisé. Pourtant c’est si beau c’est qu’elle dit, comment elle le dit, mais ne dit-on pas aussi que les plus tristes histoires d’amour font les plus beaux livres ?
Entre le récit du quotidien, l’amour qui naît puis l’amour qui s’en va, rien d’extravagant. Un sentiment partagé, la sensation d’avoir nous aussi, vécu quelque chose comme ça. Rien d’extravagant donc, de la justesse pourtant, de la douceur, en un livre très court qu’on lit d’une traite et qu’on regrette de refermer.
La Tendresse du crawl, Colombe Schneck, Editions Grasset, 112 pages, 13€.