
L’enfant de Jules Vallès
Abrégé par Sophie Chérer, illustration de couverture de George Wesley Bellows
Au XIXème siècle, l’enfance poignante d’un fils d’instituteur et d’une mère au foyer dont la sévérité n’accorde aucun plaisir à leur enfant, jugeant préférable de le battre quotidiennement pour le durcir, de faire tout à l’économie et de retourner sur lui les malheurs de leur ménage. Le héros rencontre d’autres témoignages de la cruauté de cette époque vis à vis de la jeunesse. Il grandit dans la douleur mais avec une intelligence, une sensibilité et une clairvoyance remarquables.
Jules Vallès (1832-1885) nous raconte ici son enfance sous la forme d’une série d’anecdotes “les joies du foyer”, “le lycée”, “l’argent”. L’auteur nous livre en toute honnêteté ce que furent ses jeunes années et l’impact qu’elles eurent sur lui à l’âge adulte: il devient révolté, révolutionnaire, membre de la Commune de 1871 et fondateur du journal “Le cri du peuple”. Bien qu’il soit l’auteur de plusieurs ouvrages: L’Argent, Les réfractaires.…il reste célèbre dans la mémoire collective avant tout pour L’Enfant, une enfance martyrisée qui n’est pas sans évoquer celle de Jules Renard décrite dans son fameux Poil de carotte.
Le style concis, la précision, l’introspection, tout est remarquablement mené dans son récit qui, malgré sa tristesse, prend dès la première ligne et ne nous lâche pas jusqu’à la fin, venant rappeler aux enfants et aux adolescents d’aujourd’hui à quel point leurs conditions de vie sont privilégiées si nous les comparons à celles d’il y a cent cinquante ans. Un des chefs d’œuvre de l’autobiographie aussi incontournable que Les confessions de Jean-Jacques Rousseau et que L’ami retrouvé de Fred Uhlman.
Jules Vallès, L’Enfant, Editions L’Ecole des Loisirs – collection Classiques abrégés – date de parution: 2013 – 238 pages – 6,10 euros
visuels (c): Editions L’Ecole des Loisirs