
“Sagan 1954” par Anne Berest : généalogie du “charmant petit monstre”
Dans le cadre du #printempssagan organisé par les éditions Stock (sortie de 16 titres en numériques, édition de la correspondance “Je ne renie rien” et remise, le 16 juin, du prix Françoise Sagan), Anne Berest propose un livre sensible sur la jeune auteur, en 1954. En s’attaquant à Sagan, l’auteure de la fille de son père (Le Seuil, 2010) et des Patriarches (Grasset, 2012) réfélchit aussi en miroir sur sa propre trajectoire.
A noter : Anne Brest signe son livre le 4/06 à 19h30 à la Librairie La Hune 16/18, rue de l’Abbaye – Paris (75006)
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En 1954, Françoise Quoirez est une jeune-fille bourgeoise et talentueuse. Sa meilleure amie est Florence Malraux et elle écrit. Elle n’est pas encore majeure quand son premier roman Bonjour Tristesse paraît chez Julliard. De son côté, l’auteure de cette tranche de vie de Françoise Sagan, juste avant la parution du livre, est un écrivain reconnu et passionné. Qui, dans sa vie personnelle vient de se séparer du père de sa fille, et que la liberté et la lumière de Françoise Sagan énergisent.
Dans ce roman fin et musical, l’on suit avec délicatesse non pas l’éclosion d’une jeune-fille en femme, mais plutôt le devenir d’écrivain d’une petite fille un peu gâtée. A la fois directe et pudique, très précise dans les dates, les données, les personnalités, mais sans jamais quitter les territoires littéraires de la fiction, Anne Berest donne à découvrir une autre Sagan, un être en recherche plutôt qu’un monstre sacré. Un très joli roman, à offrir sans hésitation.
Anne Berest, Sagan 1954, Stock, 198 p., 18 euros. Sortie le 30 avril 2014.
“Depuis une dizaine de jours, donc, à la question ‘Et toi, tu fais quoi en ce moment,, t’écris”, je réponds : ‘Oui, un livre sur Françoise Sagan’; La première réaction est toujours la même, une réaction chimique, comme s’il existait une combinaison organique de mots pouvant provoquer une émulsion souriante. Prononcez ‘Françoise Sagan’ et vous verrez les gens se mettre à sourire, de ce même sourire que si vous leur proposiez ‘Une coupe de champagne?'”. p. 36