Le Monde à nos pieds, un premier roman plein de sève par Claire Leost

Dans son premier roman, Claire Leost raconte l’histoire d’un groupe divers de jeunes étudiants de sciences-po qui préparent en 1994 l’après François Mitterrand. Un brin de nostalgie pour beaucoup de belle langue éclairante.

Premier roman réussi pour Claire Leost. Dans un style concis et rythmé, l’auteure nous plonge dans l’univers de six jeunes étudiants que leur première année de Sciences-Po va réunir au début des années 1990. Pourtant, tout les sépare : origine sociale, histoire familiale, convictions politiques, couleur de peau… De leur rencontre naît pourtant une profonde amitié, des histoires d’amour aussi, que les années viennent challenger et perturber au gré de leurs évolutions personnelles et professionnelles. Pas facile de conserver intactes ses idéaux de jeunesse, lorsque les ambitions et les trahisons prennent le pas sur les idéaux. Les personnages évoluent, ils se perdent, se retrouvent.

Le récit est tenu de bout en bout, on ne lâche pas ces jeunes auxquels on peut tous s’identifier, même sans avoir fait Sciences-Po. Le monde à nos pieds, c’est aussi un beau retour en arrière sur les 30 dernières années de la société française. Les années Mitterrand et leur désenchantement, Chirac et la dissolution ratée, Sarkozy… jusqu’à l’avènement de Macron qui entraîne dans son sillage de nouveaux politiciens ambitieux et opportunistes. Vous ne vous ennuierez pas à la lecture de ce roman, certainement un peu autobiographique car l’auteure a fait Sciences Po de 1994 à 1997.

Claire Leost, Le monde à nos pieds, JC Lattès, 300 p., 19.90 euros, sortie le 27/03/2019:
visuel : couverture du livre