
Le livre de la vie, un recueil de nouvelles entre crime et châtiment du jeune prodige américain Stuart Nadler
Alors que son premier roman, « Wise Men » est sorti et salué aux Etats-Unis, la collection de nouvelles qui a révélé le Wunderkind Suart Nadler (pas encore 35 ans) est paru dans la collection « Les Grandes traductions » d’Albin Michel. Un roman très new-yorkais, où le poids du passé, d’héritages juifs dilués et de crimes gravés, pèse comme une enclume sur la vie de personnages toujours touchants.
Les personnages des nouvelles constituant le « Livre de la vie » sont tous coupables de crimes, volontiers de tromper leur femme ou leur mari, avec la fille de leur meilleur amie, une amie d’enfance ou une prostituée, ou bien de laisser tomber leurs enfants. Mais les crimes d’alcoolisme ou d’adultère sont souvent motivés par de très humains ressorts : la nostalgie, un désir coupable, un accident, un vide à combler. Ne parvenant pas à surmonter leur faute, ces personnages la traînent derrière eux des années que Suart Nadler parvient à condenser en des textes courts, jamais elliptiques et où les ressorts psychologiques de l’action (ou du standby) sont toujours parfaitement fouillés.
Une série de textes forts, reposant souvent sur des mariages mixtes où le judaïsme se dissout à une génération pour faire la part belle aux coutumes chrétiennes, avant d’être parfois revendiqués à nouveau par la génération qui suit… Artistes, businessmen, professeurs et autres personnages plutôt intellectuels et plutôt torturés défilent dans une valse de vie faite de crimes sans autre réel châtiment que d’en porter le poids.
Suart Nadler, « Le livre de la vie », trad. Bernard Cohen, Albin Michel, collection « Les Grandes traductions », 288 p., 22 zeuros. Sortie le 2 mai 2013.