
“La fabrique des mots”: Erik Orsenna clôt son tendre hommage à la langue française
Dernier volet de l’ode à la langue française d’Erik Orsenna, après La grammaire est une chanson douce, Les chevaliers du subjonctif, La révolte des accents et Si on dansait ?, La fabrique des mots vient clore en beauté ce cycle romanesque truculent. Paru aux éditions Stock en 2013, l’ouvrage vient d’être réédité chez Le Livre de Poche.
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“Nous avons tendance à l’oublier, mais la langue française est le plus beau de nos trésors, le chef-d’oeuvre que nous avons créé ensemble depuis douze siècles.” – Erik Orsenna
Jeanne, l’héroïne des volets précédents nous embarque ici dans un joyeux voyage au cœur des mots et de leurs origines. Se remémorant son enfance, elle nous raconte comment le terrible dictateur Nécrole décida un jour d’interdire le libre usage des mots et de punir tous ceux qui n’utiliseraient pas les douze mots autorisés de la liste officielle, seuls utiles à la vie selon le despote stupide. Des mots comme travailler, acclamer, vieillir, mourir… Elle se souvient avec quelle énergie la maitresse d’école, les enfants et les jeunes des quartiers s’unirent alors pour sauver les mots et perpétuer la langue, malgré le massacre des dictionnaires.
Au-delà d’un petit précis amoureux de la langue française qui raconte de façon ludique comment les mots se font et se défont, depuis leurs racines grecques et latines jusqu’à l’inventivité sans limite des jeunes générations, La fabrique des mots nous interroge aussi sur le pouvoir de résistance de la langue, outil formidable et inépuisable terreau pour la liberté des hommes.
La fabrique des mots d’Erik Orsenna – Editions Le livre de Poche (Editeur d’origine: Stock) – Parution: Août 2014. 144 p. Prix: 5,90 €