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Le dernier amour et ses clefs

20 January 2011 | PAR Yaël Hirsch

Christine Fizscher, auteure de “La nuit prend son temps” (Seuil, 2007) et réalisatrice de documentaires, raconte un amour de 9 ans avec un grand intellectuel parisien de plus de trente ans son aîné. Une rencontres d’âmes sœurs, où les scènes de sexe s’enchaînent. Si le lecteur refuse de deviner qui est le grand homme, il peut goûter une très belle déclaration d’amour.

Alma rencontre André place Saint-Germain des Près, le jour où la place est renommée “Sartre-Beauvoir”. Tout commence lentement par un banal échange de numéros de téléphones, le sexe arrive vite, l’amour encore plus vite. Malgré un mari architecte de renom, elle est fragile, a peur de l’ennui, de n’avoir rien fait de sa vie à près de 45 ans, elle a un crabe dans l’estomac. Et lui la rassure, la fait jouir autant qu’il l’énergie, malgré ses trente ans de plus. Commence une relation de 9 ans, d’hôtels de luxe italiens en évènements littéraires germanopratins, en passant par la chambre d’hôpital où son cœur à lui se lasse. La passion s’essouffle aussi après 80 ans, et elle a  du mal à accepter l’amitié qu’il lui offre…

“La dernière femme de sa vie” fait dans un très beau style l’autopsie d’une histoire d’amour impossible et qui rend vivant. Malgré l’aspect roman à clés, la différence d’âge, et le milieu littéraire, l’amour reste l’amour, avec ses attentes, ses fluides, son addiction, ses phrases cul un peu banales, l’ombre de sa mort à lui, et la fin abrupte de la passion. Une jolie déclaration de femme qui se perd un peu dans sa structure non-chronologique et dans les ressassements intimes.

 

Christine Fizscher, “La dernière femme de sa vie“, Stock, 268 p. , 18, 50 euros. Sortie le 5 janvier 2011.

Il me surplombe et je peux l’observer complètement, la tête droite dans l’oreiller, maintenue par son poids je le vois, je le vois, l’amour monte dans mes yeux contre les siens, l’amour franchit l’immensité de ces terres étendues entre nous, qui ne nous séparent pas mais nous portent à la rencontre l’un de l’autre, à une perpétuelle rencontre, monte encore, et bat contre ses yeux qui me voient sans me voir, m’éclairent comme le ferait une ampoule, qui se ferme brutalement avant qu’il ne s’abatte fauché à la fin de la terre pentue et rude de la jouissance.” p. 108

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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