![[Interview] Autour de “Nous trois ou rien”, Kheiron et Leïla Bekhti](https://toutelaculture.com/wp-content/uploads/2015/10/DSC08762-1024x575.jpg)
[Interview] Autour de “Nous trois ou rien”, Kheiron et Leïla Bekhti
On a rencontré Kheiron et son actrice Leïla Bekhti autour de Nous trois ou rien, une attachante et mignonne chronique que Kheiron a faite de ses propres parents … On leur laisse la parole !
Leïla Bekhti
Qu’est-ce qui vous a plu dans le scénario ?
Ma rencontre avec Kheiron, son histoire, le parcours de ses gens, la manière dont Kheiron voulait raconter l’histoire de ses parents, je trouve que c’est un des plus beaux hommages d’un fils à ses parents, ça me touche beaucoup. Alors j’accepte des films qui me plaisent et qui sont loin de moi aussi, l’histoire de l’Iran je n’y connaissais pas grand-chose, tout comme aujourd’hui je fais une série sur les Sami et il y a quatre mois je ne savais pas ce que c’était, c’est ça qui est génial. Avec ce métier on peut être Albertine Sarrazin un jour et un autre jour opposante iranienne et aujourd’hui je suis flic en Laponie suédoise. C’est génial et ce n’est qu’avec ce métier qu’on peut changer de vie comme ça et avoir plusieurs vies en une.
Kheiron
Est-ce que ce n’était pas trop dur de s’extraire de la case “Bref” ?
Sur le tournage non, parce que j’étais auteur, réalisateur et comédien, et j’étais validé par tout le monde, parce qu’ils sont venus en soutenant le projet. C’est plus les médias qui ont besoin d’un point d’accroche en disant : “Alors vous on a vu là, on vous rappelle qu’on vous a vu là”, et je n’ai aucun problème avec “Bref”, c’est cool, j’en suis fier, c’était une aventure de potes, mais donc “vous venez de là, et maintenant vous allez là”. Si dans dix ans on me reparle de “Bref” c’est compliqué, ça veut dire que je n’ai pas fait grand-chose en dix ans.
Mais il y a Kyan Khojandi qui est dans le film aussi, comme un clin d’oeil …
Ce n’est pas un clin d’oeil à “Bref” mais un clin d’oeil à Kyan, mon pote de scène avec lequel j’ai commencé. On a joué sur des parkings ensemble, et puis il est iranien et il est comédien et puis il m’a fait jouer aussi dans “Bref” : je ne pouvais pas ne pas le prendre dans cette aventure avec moi, ce n’était pas possible, il fallait qu’il vienne et qu’on soit sur ce truc-là ensemble.
Comment le choix de Gérard Darmon et Zabou Breitman est-il venu ?
En fait sur tout le casting on a essayé avec mon producteur d’avoir des gens qui étaient populaires. Qui dit “populaire” dit souvent “tempo comique”, des gens qui arrivent à rendre une vanne. Leïla elle a ce truc par exemple, de savoir rendre une vanne ; il y a d’excellentes comédiennes qui la rippent et qui passent à côté, ça ne fonctionne pas. Donc on cherchait des gens populaires, mais qui savent vraiment bien jouer. Je ne voulais pas faire une comédie. Je ne voulais pas faire un film d’auteur sérieux, parce que ça n’aurait pas été adapté à mes parents, mais je ne voulais pas non plus faire une grosse comédie avec que des gags – ce que l’histoire ne permet pas. Donc il fallait des acteurs “passe-partout”. Par exemple, si on voit Leïla dans une comédie pure, on ne sera pas étonnés, si on la voit dans un drame pur on ne sera pas étonnés, si on la voit faire une comédie musicale on ne sera pas étonnés. Et je trouve que Gérard, que Zabou, que Astier, que Kyan, Jonathan Cohen, Camélia, et puis il y a plein de pépites d’acteurs inconnus … Il y a 92 rôles et ils sont tous dans cet entre-deux et je suis fan de cet entre-deux. On ne sait pas si ça va être drôle ou triste, on est entre les deux, et tous ces comédiens sont entre les deux.
Propos recueillis le 9 octobre 2015 au Régent Petite France, 5 rue des Moulins, 67000 Strasbourg.