Cannes, jour 4 : un western qui tombe à plat et une chasse qui tourne court
La journée à demi-ensoleillée de ce samedi 19 mai a commencé par le western cliché de John Hillcoat, « Lawless ». Si le film était médiocre (voir notre critique), le casting était suffisamment brillant pour faire vibrer la croisette. A la conférence de presse, Lawless était bien entouré : son scénariste, Nick Cave, a beaucoup parlé. Cheveux mi-longs so eighties, Shia
LaBeouf a fait un effet chic sur le tapis Rouge. Mia Wasikowska a fini de jouer les gamines dans une robe ultra-féminine et ultra-longue couleur pourpre signée J. Mendel lors de la montée des marches. Enfin, la ravissante Jessica Chastaing était la star de ce 4e jour cannois. Si la jolie rousse portait une glossy robe Gucci le soir, on a préféré sa tenue courte et moulante de la conférence de presse : une robe de jour courte avec des rayures de couleurs à se damner.
Avant de voir le « Cosmopolis » du père, David Cronenberg, le public de Cannes a découvert le talent du fils, Brandon, 32 ans, avec la projection dans la section « Un certain regard de « Anitiviral », une histoire de contagion tournée pour le frisson en milieu hospitalier et qui est en lice pour la caméra d’or.
L’autre grand film d’ « Un certain regard », hier était « Les chevaux de Dieu » de Nabil Ayouch, qui a beaucoup touché le public et que nous n’avons pas encore pu voir.
A 13h, nous nous sommes rendus à la Quinzaine des réalisateurs pour voir le superbe « Repentant » de l’algérien Merzak Allouache. Une illustration poignante et extrêmement bien mise en scène de la « loi de concorde civile » instaurée à la fin des années 1990 par le gouvernement algérien et qui permet aux islamistes engagés dans un mouvement terroriste d’abandonner la lutte armée. Ils peuvent ainsi revenir chez eux et reprendre une vie civile à condition de rendre leurs armes et de s’enregistrer auprès de la police. En suivant la trajectoire du jeune Rachid, l’on se rend compte que -bien sûr- l’amnistie à si bas prix est impossible…
Nous avons donc déjeuné très tardivement et choisi de s’installer à la fameuse plage Orange, tenue par le réseau téléphonique et appréciée par les stars. Aidés par les jeunes inventeurs de l’application de géolocalisation de stars, Los People, nous avons pu reconnaître aux tables alentours Rossy de Palma, toute de vert vêtue, et qui mixait le soir même dans une soirée cannoise. Ou encore Daniela Lumbroso, souriante et élégante. L’ara des célébrités palliait un peu la petitesse des portions et la nervosité du service et des clients attendant en longues files une table et espérant trouver une place bien située pour profiter d’un des rares rayons de soleil.
Dans l’après-midi, direction le Miramar pour la Semaine de la Critique. « Les voisins de Dieu » de l’israélien Meni Yaesh met en scène une patrouille de juifs religieux veillant à l’ordre orthodoxe des choses dans un quartier de Bat Yam. Un film dur et fort, en lice pour la caméra d’or.
Juste le temps d’entrer au Majestic avant la ruée vers la montée des marches, nous avons bu un verre autour de la piscine, non sans avoir glissé le bout du nez dans le hall bruissant et bourdonnant de l’hôtel. Bain de foule, avant de rejoindre le Palais pour voir le superbe film de Thomas Vinterberg, « Jagten », ou « La chasse », qui est désormais notre chouchou et montre le triste sort reservé à un jeune instituteur accusée par une petite fille de maternelle d’avoir abusée d’elle dans un petit village danois. Voir notre critique.
Pas de soirée, ce samedi à Cannes, humanité oblige, il a bien fallu penser à rentrer se coucher pour faire une vraie nuit en 5 jours. Plus de cinéma et de fête dès demain.
