Cinema
[Cannes 2016, dernier jour] La jolie surprise Verhoeven, et un Farhadi convaincant

[Cannes 2016, dernier jour] La jolie surprise Verhoeven, et un Farhadi convaincant

22 May 2016 | PAR La Rédaction

Dernier jour de compétition sur la Croisette, avant le palmarès final de Dimanche soir. Tandis que la Quinzaine remettait ses prix (à venir), que le prix œcuménique est allé à Xavier Dolan pour Juste la fin du monde et que la Queer Palm a primé le documentaire de Sébastien Lifschitz, Les Vies de Thérèse, la Compétition a continué avec une nouveauté et deux rattrapages. Difficile de faire un pronostic quant à la palme d’or, à J-1 de la cérémonie de clôture. 

La matinée a donc commencé dans la perversité et l’humour décapant de l’adaptation de Oh! de Philippe Djian, par Paul Verhoeven. Le public a ri de bon cœur, apprécie de retrouver le réalisateur de Basic Instinct, trop rare ces derniers dix ans, et a adoré voir Isabelle Huppert donner des modulations géniales à son rôle d’intello très sexuelle et encore plus perverse. Un très agréable moment, et plus si affinités… Pour lire notre critique du film, c’est ici.
Pour voir notre réaction en images à la sortie de la séance, c’est là:

On a ensuite pu découvrir Le Client, nouvelle réalisation d’Asghar Farhadi, salué pour Une séparation. Cette histoire d’un couple pas au beau fixe au niveau matériel, perturbé tout à coup par un incident grave, survenant dans son nouveau logement, nous a accrochés, de par le jeu de ses acteurs et la mise en scène du maître iranien, toujours fluide et belle. Pour lire notre critique du Client, cliquez.

L’après-midi, suite à un déjeuner à l’italienne, on a embrayé sur un ultime film de la section Un certain regard, traitant justement… de la mafia napolitaine. Mais en Belgique. Périclès le Noir nous a beaucoup étonnés, tout d’abord, par son côté discrètement décalé, et son argument de départ pas commun, que vous pouvez découvrir en cliquant. La suite s’est avérée un peu déjà-vue, mais l’acteur Riccardo Scamarcio, associé à Marina Foïs, dans un rôle secondaire, a su, lui, parfaitement nous convaincre. Pour lire notre critique de Périclès le Noir, cliquez.

Enfin, cette journée de projections s’est close sur le nouveau délire de Nicolas Winding Refn, la plongée fantasmée dans le monde du mannequinat titrée The neon demon. Son côté ultra esthétique, très lourd, a eu du mal à nous toucher, à nous émouvoir, à nous faire peur, ou rire… On lui a dit et redit, à Nicolas, qu’il était un grand artiste : il l’a pris au mot, et est devenu quelque peu prétentieux… Heureusement, les actrices Elle Fanning et Jena Malone, magnifique, ainsi que quelques scènes bien troublantes, ont su relever le niveau. Pour lire notre critique de The neon demon, cliquez.

On a ponctué ce dernier jour de Compétition, pas tellement animé la nuit, par une petite pizza dans une rue tranquille de Cannes. Les passants longeant la Croisette d’un pas pressé annonçaient la fin des festivités. On ne s’est pas couchés trop tard, afin d’être au rendez-vous assez tôt le lendemain matin, pour revoir quelques films aimés de la Compétition. Une sélection qu’on aura trouvé, cette année, très cohérente, traversée de thématiques récurrentes et fouillées. Plusieurs vraies propositions de cinéastes nous auront été offertes, et même si elles n’ont pas toujours su totalement nous convaincre, elles nous ont fait sentir la présence du cinéma, du vrai, du bon, de celui qui essaye de dire des choses, de réfléchir et de frapper fort. On souhaite encore au Festival de nombreuses éditions comme celle-ci, une 2016 qui restera marquante.

Visuel : Extrait du film “Elle” de Verhoeven.

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La Rédaction

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