
Cannes 2013, Grand central de Rebecca Zlotowski : Amours, ouvriers et explosions nucléaires
Présenté dans la section « un certain regard », le samedi 18 mai, le deuxième long métrage de Rebecca Zlotowski prolonge l’enquête en milieux populaires qu’elle avait ouverte avec « Belle-épine ». Et tout comme dans son premier long-métrage, Léa Seydoux y évolue dans un personnage sensuel, indécis et mystérieux. Analogie visuelle et sonore entre le pouvoir destructeur de la passion et celui de l’énergie nucléaire, le film peut séduire ou beaucoup irriter.
Gary (Tahar Rahim) est un jeune-homme sans études mais qui veut gagner sa vie. Il tente une formation pour travailler de manière itinérante sur les sites nucléaires de France. Un travail d’autant mieux payé qu’il est plus dangereux. Mais lors de son premier contrat, il tombe amoureux de la fiancée (Léa Seydoux, provocante et ronde avec ses cheveux courts, son débardeur blanc et son mini-short) de son supérieur Toni, (Denis Menochet)… L’amour est parfois aussi dangereux que l’uranium…
Histoire d’amour assez banale, où Seydoux et Rahim sont coincés dans leurs deux rôles éternels : le « petit » non éduqué qui veut s’en sortir et la belle plante lascive qui ne porte pas de soutien-gorge, plaira à ceux et celles qui aiment la vraie « patte » de Zlotowski à la caméra : images nerveuses, gros plans en mouvements et visions qui se floutent jusqu’à l’évaporation. Certains plans dans l’usine sont vraiment très beaux, mais la bêtise du message plombe le film : lieux communs sur les sentiments amoureux, dialogues d’intellectuels de la rive gauche dans la bouche des gens simples qu’ils veulent habiter et pléthore de détails techniques inutiles sont autant d’obstacles à ce que le charme opère. A voir à partir du 28 août pour la jolie performance d’Olivier Gourmet.
Grand Central, de Rebecca Zlotowski, avec Léa Seydoux, Tahar Rahim, Olivier Gourmet, Johan Libereau, Denis Menochet, France, 2013, 1h34. Compétition « Un certain regard », Ad Vitam, sortie le 28 août 2013.