
“The Housewife” de Yukiko Mishima : le pouvoir discret de la mère japonaise qui se rebelle
C’est le lendemain du 8 mars et dans le cadre des Saisons Hanabi que sort en France l’adaptation de Red de l’écrivaine Rio Shimamoto, par la cinéaste Yukiko Mishima. Un beau portrait de femme complexe…
Vers l’indépendance…
Mère d’une petite Midori en phase d’entrée à l’école et mariée à un homme aisé et très occupé, Toko (fascinante Kaho Tsumabuki) vit avec sa belle-mère en femme bourgeoise et très soumise, non seulement à son mari mais au modèle classique qui a cours au Japon. Lorsqu’elle demande à retravailler et obtient gain de cause, non seulement elle s’épanouit dans un cabinet d’architecture mais elle y retrouve également un grand amour de jeunesse, le talentueux Kurata (Satoshi Tsumabuki). Une folle passion adultère démarre…
Une configuration classique revisitée
Assez classique, voire presque 19e siècle dans sa thématique, cette Maison de Poupée ou Anna Karénine à la japonaise brille par le joli portrait de femme qu’il propose. Toute en nuance et en complexité, la figure de Toko est à la fois touchante quand elle s’émancipe mais aussi inquiétante dans sa manière de le faire. Toute la question tourne autour du fait de savoir si pour une femme comme elle, dans la société japonaise d’aujourd’hui, il est possible d’aimer… Une question classique mais efficace que les délicats flash-backs et la photo magnifique du film renouvelle joliment.
Yukiko Mishima, The Housewife, avec Yukiko Mishima, avec Kaho et Satoshi Tsumabuki, 2020, Japon, 2h02, Art House, Sortie le 9 mars 2022.
visuel : affiche du film