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[Critique] du film « Seule la Terre » (God’s Own Country) Vibrante histoire d’amour, entre Moonlight et Petit Paysan

[Critique] du film « Seule la Terre » (God’s Own Country) Vibrante histoire d’amour, entre Moonlight et Petit Paysan

11 December 2017 | PAR Gilles Herail

Seule la Terre est sorti dans le plus grand anonymat mercredi dernier, souffrant d’une faible combinaison de salles et d’une promotion très discrète. Avis au public ! Le long-métrage de Francis Lee est en réalité l’un des plus beaux films de l’année, combinant la puissance romantique de Moonlight et l’intensité du réalisme rural de Petit Paysan. Ne passez pas à côté ! Notre critique.

[rating=5]

Synopsis officiel: Johnny travaille du matin au soir dans la ferme de ses parents, perdue dans le brouillard du Yorkshire. Il essaie d’oublier la frustration de son quotidien en se saoulant toutes les nuits au pub du village et en s’adonnant à des aventures sexuelles sans lendemain. Quand un saisonnier vient travailler pour quelques semaines dans la ferme familiale, Johnny est traversé par des émotions qu’il n’avait jamais ressenties. Une relation intense naît entre les deux hommes, qui pourrait changer la vie de Johnny à jamais.

3761032-jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxxOn vous avait parlé ici avec (beaucoup d’) enthousiasme de Moonlight, une pépite de sensibilité, de douceur et de romantisme suivant sur 20 ans la romance contrariée de deux jeunes afro-américains. On vous avait également dit énormément de bien sur Petit Paysan, drame implacable sur la précarité des petits exploitants agricoles, ayant remporté un joli succès en salles il y a quelques mois. Seule la terre clôt l’année en beauté en réunissant les qualités de ces deux films, trouvant l’équilibre parfait entre conte romantique et drame réaliste.

Francis Lee a posé sa caméra dans la campagne du Yorkshire, aux côtés d’un jeune héros mal dans sa peau. Devant remplacer son père, affaibli physiquement, pour l’ensemble des travaux de la ferme, au détriment de sa vie sociale et de son épanouissement personnel. Compensant comme il le peut en s’adonnant à des beuveries solitaires de plus en plus régulières et à des rencontres sexuelles express vite exécutées vite oubliées. Seule la terre raconte un apprentissage de la douceur à travers une rencontre amoureuse. Avec un intérimaire roumain qu’il va d’abord mépriser,  puis désirer, et finalement aimer. Le propos pourrait paraître niaiseux et clichetonneux. C’est en réalité tout le contraire.

Seule la terre n’est pas le film d’un coming-out mais celui d’une ouverture à la tendresse, à l’affection. Le passage de la sexualité à la sensualité. La découverte de la force des marques d’affections. De l’expression des sentiments. Une transformation qui s’exprime à la fois dans son couple mais aussi au sein de sa famille, et notamment dans les relations avec le père. Francis Lee réalise un film étonnant, aussi puissant dans son évocation du quotidien de petits exploitants agricoles anglais que dans la romance et le portrait initiatique. La complicité des deux comédiens principaux (Josh O’Connor et Alec Secareanu) crève l’écran. Et Seule la terre est sans conteste l’une des plus belles surprises de l’année 2017. Du très grand art et de très belles émotions.

Gilles Hérail

Seule la terre (God’s own country), un film britannique de Francis Lee avec Josh O’Connor et Alec Secareanu, durée 1h44, sortie le 6/12/2017

Bande-annonce et visuels officiels.
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Gilles Herail

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