
Laure Prouvost présente son projet pour la 58e biennale de Venise
Après Xavier Veilhan c’est au tour de Laure Prouvost d’investir le Pavillon Français pour cette Biennale de Venise 2019. Sous le commissariat de Martha Kirszenbaum son projet « Vois ce Bleu profond te fondre » est un road-trip liquide et utopique à travers la France. L’ariste l’a présenté avec sa commissaire Martha Kirszenbaum, ce mardi 22 janvier au Palais de Tokyo.
« May you live an interesting time » est le thème proposé à partir du mois de mai par la Biennale de Venise 2019. Dans ce cadre, Laure Prouvost artiste née en 1978, propose « Vois ce Bleu profond te fondre » pour représenter la France. C’est une pieuvre qui est l’effigie de ce projet “liquide” selon l’expression du sociologue polonais Zygmunt Bauman au coeur duquel se trouve un film : « Mon projet pour le pavillon français propose, de manière métaphorique, une immersion dans le ventre d’un animal tentaculaire un peu inconnu pour trouver qui nous sommes », écrit l’artiste lauréate du Prix Turner en 2013 dans le dossier de présentation. C’est en duo avec Martha Kirszenbaum qu’elle a présenté son projet, ce 22 janvier au Palais de Toky où elle vient d’exposer dans le cycle “Enfance” l’an dernier.
Mais avant la prise de parole des deux femmes jeunes et énergique, le Président par intérim du Palais de Tokyo, le directeur de l’Institut Français et le Ministre de la Culture ont parlé. « Votre carrière fulgurante est à l’image de la vitalité de la scène artistique française », a dit Franck Riester à Laure Prouvost, en la remerciant de son enthousiasme communicatif. Et le ministre de la Culture s’est réjoui qu’après Sophie Calle et Annette Messager, Laure Prouvost soit la troisième femme à représenter la France à Venise. Il en a profité pour réaffirmer l’engagement du ministère en faveur des artistes et pour vanter le parcours européen et l’art ouvert de Laure Prouvost.
Puis l’artiste et sa commissaire et complices sont montée sur scène. Laure Prouvost était émue et elle qui joue tellement avec les mots dans ses œuvres les perdait et bégayait, sans renoncer tout à fait à la poésie. Des mots clés, des concepts comme “utopie”, “connecté” etc.., c’est ce qui a lancé ce projet liquide et tentaculaire à l’assaut du Pavillon Français pour cette 58 e biennale. Au cœur de ce projet, il y a un film d’aventure, un road trip multi-montures de paris à Venise en passant par Nanterre (les Tours-Nuages de Aillaud!) à Roubaix (Le Café de l’Opéra) en passant par Grigny et qui a permis de nombreuses rencontres. Architecture utopique, terrils ouvriers aussi bien que cieux bleus des calanques de Marseille, Atelier de verrerie Berengo à Venise et Palais Idéal du Facteurr Cheval à Hauterives, dans la Drôme, parsèment cette vision très ouverte et vivante de l’identité française. L’équipée est donc passée par la méditerranée et l’adriatique pour aller à Venise où le projet de Prouvost et Kirszenbaum a été de déconstruire l’architecture du pavillon français. Jusqu’à suggérer qu’elles pourraient creuser un tunnel vers le pavillon britannique sans les prévenir! La présentation s’est finie par un numéro de table tournantes et d’envol de colombe opéré par l’une des rencontres du grand voyage et par quelques questions joviales du public.
Nous avons hâte de faire le voyage initiatique proposé par Vois ce Bleu profond te fondre.
Visuels : Laure Prouvost, Martha Kirszenbaum, Franck Riester (c) YH