
Lancement de la Biennale des Ecritures du Réel à Marseille
Demain mercredi 14 mars s’ouvrira la première Biennale des Écritures du Réel, initiée par la Cité-Maison de Théâtre de Marseille. Un patchwork d’événements théâtraux, musicaux et littéraires promouvant la culture de l’authentique et de l’empirique à suivre si vous vous trouvez dans la région. Dans un monde asséché par les impératifs de la loi des marchés, où à chaque instant quelque chose se perd, se casse, et se réduit, et disparaît, et à qui le tour ? Être à contre-courant d’une société de consommation qui pervertit les désirs en pulsions, comme l’écrit le philosophe Bernard Stiegler invité de cette Biennale, d’une société médiatique qui fait son miel de chimères qui nous éloignent de la vie réelle, de son épaisseur et de son mystère. Dans ce monde devenu incompréhensible, où tout va si vite, nous aspirons à un temps pour de nouvelles conversations, pour des rencontres inédites qui débordent les cadres, présupposés, préétablis, diagnostics et expertises en tous genres.
Écrire le réel comme une expérience sensible du côtoiement de l’autre, celui qui m’est étranger. Non pas un simple miroir, mais le lieu où ce qui est vécu, s’exprime et se pense dans cette relation. C’est dans cette tension que s’invente une écriture des passages, des épreuves, du présent en éveil. L’histoire ne s’écrit plus comme si elle avait une fin, elle n’est pas faite de personnages, mais de personnes, je l’écris et elle m’écrit. Elle est mouvement. Ces récits d’un territoire, d’une communauté, d’une personne, d’un espace comme celui de l’école ou du travail, engagent à des réceptions nouvelles qui construisent du commun.
De personne à personne, quelque chose circule ici qui nous relie au monde et à nous-mêmes. Les langues du dehors s’entendent, non plus comme un écho lointain, mais dans le présent des frictions entre les dires. S’inventent alors d’autres jeux, avec d’autres joueurs et des règles nouvelles à imaginer. Les espaces de création s’ouvrent aux chants des autres, comme une terre possible des égalités. Printemps des gestes qui se joue des séparations entre les disciplines artistiques et fait sentir son souffle du théâtre au cinéma, à la littérature, à la peinture et à la photographie.
Et franchir des frontières encore, inviter des chercheurs, philosophes, à mettre leurs pensées en dialogue avec les expériences artistiques et sensibles qui surgissent là. Mettre le réel en jeu, dans le croisement des arts, des sciences et des savoirs à priori non savants.
Le calendrier des événements de cette biennale est le suivant :
Du mercredi14 mars au dimanche 18 mars
Du mardi 20 mars au dimanche 25 mars
Du mardi 27 mars au samedi 31 mars
Du lundi 2 avril au samedi 7 avril