
Paris la nuit à la galerie Argentic: sous les pavés, un amour en noir et blanc
Jusqu’au 11 octobre 2015, la galerie parisienne dévoile une sélection inédite et exclusive de photographies de Roger Schall, des vues de Paris la nuit. Certaines sont exposées pour la première fois.

Courtesy Galerie Argentic
C’est sans doute l’une des expositions les plus fédératrices des galeries parisiennes en cette rentrée 2015. En effet, la galerie Argentic, ouverte depuis le début de l’année rue Daubenton mais confortablement installée sur Internet depuis près de 10 ans, nous propose, jusqu’au 11 octobre, une pérégrination à la rencontre de deux êtres énigmatiques que l’on croit connaître, Paris et la nuit, réunis pour une série de clichés signés Roger Schall.

Courtesy Galerie Argentic
Photographe de l’entre-deux-guerres et contemporain de Brassaï, Schall est l’un de ces émissaires du 8ème art capables de faire dialoguer leurs objectifs avec un monde en constante évolution. Photoreportage, mode, portrait… Schall excelle dans tous les registres, aidé par les nouveaux appareils photos des années 30 dont le Rolleiflex. Les principaux magazines internationaux, Vogue, Vu et Life arborent en couverture des clichés de Schall.

Courtesy Galerie Argentic
Mais Roger Schall est également l’auteur de vues plus personnelles et Paris son modèle favori. Dans les années 30, Il produit plus de 500 images d’une capitale photographiée de nuit.
Chez Schall Paris et la nuit sont faits l’un pour l’autre. Lorsque Paname se pare de ses plus belles fantaisies, les lumières, les enseignes qui s’admirent dans les miroirs des trottoirs et des chaussées mouillées, les terrasses, les grands boulevards, les voitures et les monuments, la nuit semble s’incliner et devient le décor discret de ce bal des vanités.
A l’inverse, lorsque Paris devient sombre et sauvage, un pas taciturne et pressé sur les rues pavées, la nuit semble avoir une emprise totale sur la capitale. Elle dévoile alors les blessures d’une cité moderne, ses laissés-pour-compte, clochard unijambiste, anonymes solitaires et à peine éclairés par un lampadaire.

Courtesy Galerie Argentic
Mais Schall réussit aussi à capter dans la même image l’effervescence de la capitale et ses rues étroites et peu rassurantes. La nuit s’adapte alors à ces contrastes et par ce jeu astucieux de clair-obscur Schall devient un Rembrandt du XXè siècle.

Courtesy Galerie Argentic
L’exposition de la galerie Argentic présente aussi des vues de Paris la nuit prises par d’autres photographes, Brassaï, Willy Ronis, Robert Doisneau, Gabriel Loppé ou Michel Giniès, heureux passants d’une capitale qui, malgré ses airs distingués frôlant l’arrogance, sait se rendre accessible et aime se faire tirer le portait. La nuit devient alors son plus bel amant.
Christophe Dard.
INFORMATIONS PRATIQUES
Paris la nuit Roger Schall
Jusqu’au 11 octobre 2015
Galerie Argentic
43 rue Daubenton 75005 Paris
Ouverte du mardi au samedi de 15h à 19h
www.argentic.fr