
Clin d’œil culturel sur la Côte d’Azur (4/4) : le musée national Fernand Léger de Biot
Quatrième et dernière escale sur les routes azuréennes à la découverte de lieux artistiques et culturels et direction Biot pour le musée consacré au peintre Fernand Léger, l’un des artistes majeurs du XXè siècle.
Il est l’un des apôtres du modernisme, capable de donner de la vie et des couleurs à des villes, à des cirques, à des cyclistes ou à des ouvriers. Fernand Léger a marqué la peinture du XXè siècle même s’il fut pendant longtemps critiqué et qu’il n’a hélas pas eu la chance de croiser la postérité grandiloquente de Picasso ou de Matisse.
Léger est pourtant de ces artistes qui lèvent les barricades du conformisme et dessinent les révolutions picturales du bout de leur pinceau, n’hésitant pas à prendre des risques et à changer de style.
Au début du XXè siècle, les premières toiles néo-impressionnistes de Léger ont été détruites pour la plupart par l’artiste lui-même. Heureusement il en reste quelques-unes que le musée expose et qui témoignent de ces débuts déjà prometteurs. Puis vient le cubisme et son cortège de couleurs bien plus vives que les œuvres de Picasso et de Braque. A cette période, Léger est bien entouré à Montparnasse. Il fréquente Blaise Cendrars, Marc Chagall, Guillaume Apollinaire…
Mobilisé puis réformé à la guerre de 14-18, Fernand Léger change une nouvelle fois son identité artistique et se tourne vers l’abstraction. Cézanne est bien loin… Désormais, Fernand Léger ne jure que par le néerlandais Piet Mondrian et ses tableaux épurés où dominent les lignes horizontales et verticales. Il devient le peintre de la vie moderne et s’intéresse aux villes, aux machines et aux objets. Pour ce passionné de l’architecture du Corbusier et de cinéma (il s’est d’ailleurs essayé à la réalisation), l’abstraction est un véritable tournant.

Un artiste résolument moderne
Léger s’oriente d’abord vers la période mécanique et la série d’objets dans l’espace dont l’œuvre la plus célèbre est La Joconde aux clés. Puis progressivement il commence à réaliser de grandes toiles aux personnages massifs et aux visages souriants, des anonymes simples souvent issus de milieux populaires. Ils portent des maillots rayés et des tatouages. Ils sont plongeurs, promeneurs à la campagne ou ouvriers et cela ne tient pas du hasard. Fernand Léger fait partie de ceux qui pensent que l’art doit être accessible à tout le monde y compris aux plus modestes. C’est dans cette optique qu’il décide d’accrocher ses fameux Constructeurs en 1950 dans la cantine des usines Renault à Boulogne-Billancourt pour observer la réaction des ouvriers.
Après la Seconde Guerre mondiale et son exil aux Etats-Unis, Léger est charmé par la Côte d’Azur, cette dame qui a su étourdir l’inspiration des plus grands talents du XXè siècle. Léger choisit de s’établir dans la ville de Biot. C’est là qu’il passe une grande partie de son temps. Il s’initie à la céramique, réalise des vitraux et fourmille de projets monumentaux. 5 ans après son décès survenu en 1955, le musée est inauguré en 1960 et devient musée national en 1969.
Dans un bel ensemble architectural entouré d’un jardin et de sculptures, le lieu rassemble la collection la plus complète d’oeuvres de Fernand Léger, l’un des témoins les plus attentifs de la modernité de son époque.
Christophe Dard
INFORMATIONS PRATIQUES :
Musée national Fernand Léger
Chemin du Val de Pôme à Biot
Ouvert tous les jours sauf le mardi, les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre
De novembre à avril de 10h à 17h et de mai à octobre de 10h à 18h.
Téléphone : 04 92 91 50 30
www.musee-fernandleger.fr
A VOS AGENDAS :
Jusqu’au 2 février 2015 : Ah que la guerre est cubiste! Fernand Léger et la Grande Guerre
Mobilisé dans les troupes du Génie en 1914, Fernand Léger reste simple soldat jusqu’en 1917, date à laquelle il est hospitalisé puis réformé. D’abord sapeur puis brancardier, il est posté en Argonne et à Verdun. L’exposition montre la guerre vue par Fernand Léger mais aussi l’impact qu’elle a eu sur son œuvre au début des années vingt.