“Après Eden, la collection Walther” un monde où le paradis est peint avec la lumière
La Maison Rouge, Fondation Antoine de Galbert ravit ses visiteurs à chaque exposition avec des parcours aux voyages toujours passionnants. dès le 17 octobre, “Après Eden, la collection Walther” entraine les spectateurs dans le domaine multiple et polymorphe de la photographie.
Chaque automne La Maison Rouge expose une grande collection internationale, à partir du 17 octobre La Maison Rouge pare ses murs de la collection exceptionnelle de photographie d’Arthur Walther.
Des fleurs, des visages, des paysages, l’Allemagne, l’Amérique, l’Afrique, l’Asie, le voyage est impressionnant et multiple, chaque image peut à elle seule happer le spectateur dans un univers unique. Une cinquantaine d’artiste sont visibles, 900 œuvres à vivre de loin et de près.
Entrer dans La Maison Rouge et plonger dans la collection Walther est pénétrer un monde nouveau où l’émotion guide et tend le fil entre daguerréotypes, photographies contemporaines, paysages, visages, revues, essais anthropométriques ou ethnographiques, vidéos, photographies historiques et albums de la fin du XXe.
Le collectionneur invente une cartographie mondiale de la photo, chaque image ou séries ont une histoire propre, l’œil du photographe au moment de l’image, mais ici l’ensemble fait vibrer l’unique et inversement. L’observateur s’invente à son tour sa propres histoire, son voyage intime face au regard des portraits habités de villes ou d’humains.
La visite de l’exposition peut se faire rapidement mais mérite une pause devant chaque séquence, le temps de s’en imprégner et d’y ajouter la suivante.
Un dialogue multiple peut naître entre les photographes, le collectionneur, le commissaire et les visiteurs. les continents et le temps s’annulent, tout se croise, se rencontre, le regard des uns bouleverse, un paysage urbain fascine, des images d’une autre époque semblent proches de notre temps…
Le temps de l’image l’Afrique, l’Asie, l’Europe ne forment qu’un, le monde humain, une utopie artistique rendue possible après l’éden peut-être… L’art est peut-être cet éden et le collectionneur la rend possible.
Il est difficile de zoomer sur un artiste en particulier tant l’effet d’ensemble est réussi. Santu Mofokeng bouleverse toujours autant par ses images vides, pleines, tristes et joyeuses à la fois. Seydou Keita, Jodi Bieber, Rotimi Fani Kayobe, Eadweard Muybridge restent en tête mais le voyage est tellement vaste et dense qu’honorer chacun est quasi impossible.
Baptiste Debombourg a été élu par “Les amis de la Maison Rouge” pour occuper l’espace du patio avec une œuvre. Architecture organique, verre feuilleté, les failles colmatées créé des reliefs et laisse passer la lumière. Une abstraction visible et habitée, une démesure éphémère et brisée comme la vie.
La Maison Rouge est un lieu où la déception n’a jamais eu sa place, le renouvellement et l’engagement pour les artistes sont une force à encourager sans oublier son propre plaisir.