
La SACD soutient Romeo Castellucci censuré par le préfet de la Sarthe
Suite à la censure appliquée à la pièce de Romeo Castellucci au Mans, Sur le concept du visage de Dieu, la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques réagit.
Dans un communiqué de presse, la SACD affirme aujourd’hui son soutien à l’artiste au nom de la liberté de création et dénonce « un prétexte fallacieux de la protection des mineurs et de la jeunesse ».
Le communiqué déplore l’aspect rétrograde de cette décision qui « renoue avec un passé peu glorieux dans lequel la liberté de création s’arrêtait là où commençaient le blasphème et la morale religieuse ». Il met en lumière le long travail effectué par Romeo Castellucci auprès des enfants pour les sensibiliser au sens symbolique de cette scène supprimée car jugée inadaptée à des mineurs. On y voit un groupe d’enfants jeter des fausses grenades sur le visage du Christ, une dénonciation de la violence « par l’usage paradoxal de sa fiction » expliquait l’auteur.
La ministre de la Culture Françoise Nyssen a elle-même pris position dans un tweet posté samedi dernier :
Soutien à #RoméoCastellucci. Je rappelle mon attachement profond à la liberté de création et souhaite saluer le travail de l’artiste ainsi que les programmateurs qui ont permis la diffusion de son œuvre et le travail de pédagogie théâtrale réalisé auprès des enfants et familles.
— Francoise Nyssen (@FrancoiseNyssen) 14 avril 2018
Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes a elle aussi exprimé son soutien à la liberté de création déclarant qu’il était « possible de concilier liberté de création, de mise en scène et protection des enfants” :
Totalement en phase avec ma collègue @FrancoiseNyssen
Par ailleurs il est possible de concilier liberté de création, de mise en scène, et protection des enfants comme le fait par exemple la Comédie française pour Les Damnés.@ComedieFr @GGallienne @J_C_Boulard #RomeoCastellucci https://t.co/ehgLnTFINr— MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) 14 avril 2018
La SACD s’adresse ainsi à l’Etat et à ses « plus hauts représentants » rappelant leur rôle vis-à-vis de la création artistique : “ils doivent être les gardiens de sa liberté et de son indépendance pour éviter de tels actes de censure qui bafouent les valeurs de notre pays. ”
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