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L’interview confinée de François Ferrier : “une nécessité accrue d’effectuer un voyage en soi”

L’interview confinée de François Ferrier : “une nécessité accrue d’effectuer un voyage en soi”

22 March 2020 | PAR Amelie Blaustein Niddam

A la rédaction, une idée a surgi dans les boucles de mails : faire parler des artistes, leur demander « comment ça va » et comment ils vivent leur confinement, ce que cela provoque en eux. Aujourd’hui, le peintre François Ferrier nous répond.

Comment ça va ?

Plutôt bien, j’ai de la chance d’habiter dans un espace lumineux, ce qui rend le confinement beaucoup plus facile à vivre. Je fais du sport chaque matin et je travaille par ailleurs en ce moment sur deux projets qui m’absorbent beaucoup, une véritable bouffée d’oxygène en ces temps difficiles.

Vous êtes peintre, plutôt habitué à être “confiné”, qu’est ce que cette période change dans votre façon de travailler ?

Je ne parlerai pas vraiment de changement, mais plutôt d’une nécessité accrue d’effectuer un voyage en soi encore plus profond à travers la création, c’est ce qui me permet de trouver un ancrage dans ce moment complexe. Dans ce genre de circonstances, exercer un métier artistique est une grande chance.

Quels sont vos outils culturels pour vaincre l’angoisse ?

J’écoute beaucoup de musique, de Bach à Bowie en passant par Bill Evans, avec également une playlist vintage et plutôt disco, idéale pour rester en bonne forme physique et psychique. Quelques films et lectures, les fables de la Fontaine en particulier, dont l’éternelle lucidité fait écho à notre présent « Nous n’écoutons d’instincts que ceux qui sont les nôtres et ne croyons le mal que quand il est venu » ( L’hirondelle et les petits oiseaux )

Est-ce que l’enferment a révélé quelques plaisirs coupables ?

Révélé non, mais confirmé oui. Le vin et le chocolat sont des douceurs précieuses dans cette période.

 Quelle influence a l’enfermement sur vos travaux?

Étrangement, j’avais presque anticipé cet enfermement. Le projet photo/vidéo intitulé la lanterne magique sur lequel je travaille depuis plusieurs mois est né d’un besoin de fuir la folie de ce monde de plus en plus globalisé et déshumanisé pour se réfugier dans son univers intérieur afin de retrouver une certaine forme d’onirisme et de poésie.

Visuel : ©François Ferrier-DR

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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