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Les Prix SACD et Prix RFI étaient aux Francophonies 2019 !

Les Prix SACD et Prix RFI étaient aux Francophonies 2019 !

01 October 2019 | PAR Chloé Coppalle

“Les Francophonies” est un festival se déroulant une première fois à l’automne (qu’on appelle Les Zébrures d’Automne), et l’autre fois en mars (les Zébrures du printemps), ayant pour but de faire découvrir la culture étrangère francophone en France. Ce week-end, la rédaction a eu le plaisir d’assister à la remise de deux prix littéraires importants, le prix SACD et le prix RFI ! On vous raconte !

 

 

Suzie Bastien, lauréate du Prix SACD

Suzie Bastien est une autrice québécoise, découverte en 2002 avec la seconde pièce LukaLila. En 2004, elle recevait déjà un premier Prix SACD, et revient cette année avec Sucrée Seize. Dans ce nouvel ouvrage bientôt publié, l’autrice narre le parcours de huit jeunes filles d’aujourd’hui, dans toute leur complexité, dans leurs doutes, leurs joies et leurs histoires. Absente, c’est la jeune comédienne Laure Descamps qui reçut le Prix pour elle et qui lu sept minutes vingt du roman, par un extrait intitulé Séréna la pirate. 

La SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques) fut créée en 1777 par Beaumarchais, auteur du Mariage de Figaro, et un des premiers à définir juridiquement le droit d’auteur. Ce droit fait toujours parti du travail principal de la société, qui met à l’honneur la création contemporaine dans différentes disciplines comme la musique, le théâtre ou la littérature. La Présidente de la commission du théâtre expliqua recevoir 30 000 auteurs par ans. Le Prix se déroule aux Francophonies car les deux institutions soutiennent les mêmes idées, et que le festival apporte un espace de rencontres et de découvertes de jeunes talents, moment annuel non négligeable en cette période anxiogène. Pour elle, l’accueil, l’émergence et la rencontre sont trois points caractérisant le mieux la SACD, qui propose par exemple des studios d’enregistrements.


Valérie Cachard, lauréate de la sixième édition du Prix théâtre RFI

Le nom de l’autrice libanaise Valérie Cachard, lauréate 2019 pour Victoria K, Delphine Seyrig et moi ou la petite chaise jaune, fut annoncé dans une vidéo par le Président du jury, le rappeur Abd el Malik, absent ce jour là. L’ouvrage raconte l’histoire de trois personnages, Victoria K, la narratrice et une troisième femme, dans un monologue qui « cache d’autres voix », selon l’autrice. Elle explique que l’idée d’un texte à une seule voix est venu comme un hasard, car le roman est le fruit de la découverte du journal intime de Victoria K, enseignante au Liban. Pendant sept ans, elle va dans des maisons vides, abandonnées, parfois dans lesquelles elle n’a pas le droit d’aller, à la recherche de vestiges personnels comme des objets, des journaux. C’est dans ces conditions qu’elle découvre le journal de son personnage principal, affirmant ne pas bien savoir si c’est elle qui est tombé sur Victoria K, ou si c’est Victoria K qui a trouvé la narratrice. Cet aspect donne une dimension presque archéologique a son travail. Lors de la remise du Prix, elle explique que peu d’ouvrages sont publiés en français au Liban. Même elle avoua avoir eu envie d’arrêter, témoignant qu’on peut se sentir essoufflé quand on est écrivain. Finalement, le projet a quand même eu lieu après sept ans de recherches et deux ans d’écritures. L’extrait choisit par l’autrice et lut lors de la remise du Prix fut « Improvisation, visite n°1 ». Sedjro Giovanni Houansou, lauréat 2018 pour Les inamovibles était également présent pour cette nouvelle édition. L’auteur béninois note la hausse du nombre de textes envoyés et déclara être ravis que le nouveau lauréat soit une femme. Il en profita pour remercier les journalistes qui l’ont suivi pendant un an, en France ou au Bénin, et parla de la littérature comme d’une cristallisation de contradictions personnelles entre ce que l’on veut garder au plus profond de soi, mais en même temps qu’on veut exprimer et qui se transmet par des mots. 

Le Prix RFI récompense des auteurs ayant pour la plupart déjà écrits, et ne sont pas à leur premier texte, ou qui n’ont pas une reconnaissance encore internationale. Le Prix a pour but de leur donner une visibilité. Chaque année, pendant un mois, un appel à candidature se passe sur les ondes de RFI et leurs réseaux partenaires. En moyenne, entre 200 et 220 textes sont envoyés, mais seulement treize sont pré-sélectionnés. C’est à ce moment là qu’intervient le Jury, qui désigne le lauréat selon les treize textes sélectionnés. Le Prix RFI est soutenu par des partenaires étrangers, comme le laboratoire ELAN, du festival les Récréâtrales à Ouagadougou, le festival Quatre Chemins à Haiti, la SACD, présente dès l’origine, ou Le Tarmac des Auteurs, à Kinshasa. Mireille Davidovici, responsable du comité de lecture du Prix RFI Théâtre souligne une panoplie de thèmes larges, mais des problématiques très récurrentes cette année, comme la crise migratoire ou les sujets abordant le sort des femmes. Cependant, elle déplora le trop faible nombre de textes envoyés pour l’édition de 2019 par des femmes, et en profita pour présenter le nouveau dispositif RFI, le dispositif « Découverte », qui veut justement palier ce manque en développant l’accès aux résidences pour les autrices. 

Encore un grand bravo à toutes les deux !

 

Visuels : ©Christophe Péan/Les Zébrures d’automne – 2019 

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