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Le légendaire producteur – et meurtrier – Phil Spector est mort à 81 ans

Le légendaire producteur – et meurtrier – Phil Spector est mort à 81 ans

18 January 2021 | PAR Manon Bonnenfant

Il aura été à l’origine de grands albums dans l’histoire de la musique – tels que Let It Be des Beatles, Imagine de John Lennon ou encore la discographie complète des Ramones – Phil Spector s’est éteint le 15 janvier dernier en prison, où il purgeait sa peine pour meurtre. 

Phil Spector est mort à l’hôpital pénitencier de Stockon en Californie, de “cause naturelle.”  Il avait été reconnu coupable  en 2009 du meurtre de la comédienne de série B Lana Clarkson, et condamné à une peine de 19 ans. Il avait 81 ans. Réputé pour avoir un tempérament volcanique et à la “dégaine” facile, Phil Spector avait marqué tous les esprits lorsque cette affaire avait éclaté en 2003. Car avant cette sombre facette dévoilée brillait un producteur de musique au collaborations phénoménales : les Beatles, John Lennon, Leonard Cohen, The Ronettes… Il a été derrière le succès de nombreux albums, étant autant dans la lumière que les artistes qu’il produisait. De Let It Be à Death of a Ladies’ Man en passant par Be My Baby, il su apporter une touche particulière à tout ce qu’il touchait. C’est également lui qui créa en studio l’effet musical révolutionnaire du “Wall of Sound” (un certain nombre de musiciens jouaient un même instrument à l’unisson tandis que le résultat était réenregistré dans une chambre d’écho). Cet effet signature sera utilisé dans de nombreux albums (ceux de Phil Spector inclus), puis ensuite repris par des artistes tels qu’ABBA, Queen, ou Beyoncé.

Apportant un véritable éveil à la pop des sixties, qui stagnait alors créativement parlant, Phil Spector a conçu un son à contre-courant qui influença non seulement les plus grands groupes de l’époque, mais aussi leurs générations suivantes. Si ses proches et le public lui louaient sa vivacité d’esprit, sa passion et son intelligence, Spector entretenait aussi une part d’ombre, comme il le confiait dans une interview réalisée quelques mois avant le meurtre de Lana Clarkson : “Les gens me disent qu’ils m’idolâtrent, veulent être comme moi, mais je leur réponds que vous ne voudriez pas de ma vie. J’ai été une âme très torturée. Je n’ai pas été en paix. Je n’ai pas été heureux.” Sa légende était telle qu’il inspira très fortement le personnage de Swan, dans Phantom of the Paradise (De Palma, sorti en 1974), un producteur de musique fantasque et impitoyable. Une seconde interprétation dans un téléfilm cette fois, avait vu le jour en 2013, avec Al Pacino dans la peau de Spector.

De la lumière des projecteurs aux bas-fonds de la prison de Stockon, charismatique et tempétueux, Phil Spector était à l’image d’une tornade. Il bouleversa l’histoire de la musique, les consciences, mais aussi et surtout la vie d’une comédienne – décrite à l’époque par ses proches comme une personne “chaleureuse, compatissante et aimante.” Une légende aux deux vies, deux faces, acclamées et décriées. Une légende déchue qui paya le prix de la justice, mais dont l’influence artistique ne s’éteindra jamais. 

 

 

Visuel ! From Rock and Roll hall of Fame after party… March 6, 2000 N.Y.C. Copyright John Mathew Smith/ CC BY-SA 2.0

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Manon Bonnenfant

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