
La photographe Sabine Weiss s’éteint à 97 ans
La dernière représentante de l’école humaniste à laquelle appartenait Robert Doisneau est morte aujourd’hui à 97 ans. Elle laisse derrière elle toute l’histoire des rues du XXe siècle.
Sabine Weiss (Weber de son nom de jeune fille) naît à Saint-Gingolph en Suisse, le 23 juillet 1924 et meurt donc à presque 100 ans en ayant photographié toute sa vie. Elle a 12 ans quand elle touche un appareil pour la première fois.
Comme le rappelait alors la présentation de l’exposition Sabine Weiss, Les villes, la rue, l’autre au Centre Pompidou en 2018, elle a été rapidement très reconnue : “Durant la guerre, elle est apprentie au studio Boissonnas, à Genève, et décide de s’installer à Paris après la capitulation. Elle travaille quelques années avec Willy Maywald qui l’introduit dans le milieu de la mode et de la haute société parisienne. Peu après, elle devient photographe indépendante et publie abondamment dans la presse illustrée : Paris Match, The New York Times, Life, Picture Post, Die Woche. Elle travaille également pour l’édition française de Vogue tout au long des années 1950 et réalise des reportages à l’étranger et des publicités pour de grandes agences de communication.”
« La photographie n’est pas un art, c’est un artisanat. »
C’est avec une vive émotion que nous apprenons la disparition de la photographe Sabine Weiss.
En 2018, nous consacrions une exposition à celle qui restera l’un des derniers grands noms de la photographie humaniste. pic.twitter.com/mhtb9vmoiA— Centre Pompidou (@CentrePompidou) December 29, 2021
Sur France Culture, au micro de Xavier Mauduit en septembre dernier elle déclarait : “Je me suis intéressée aux clochards (…)”. Et c’est cela aujourd’hui que le monde de la photographie met en avant. Dans ses travaux personnels, elle photographie des enfants jouant dans les terrains vagues Porte de Vanves, les chevaux qui y passent encore, les mômes de l’après-guerre. Elle capte ainsi un monde qui est déjà en train d’être englouti, suspendu, sensible. Dans les photos de Sabine Weiss, il y a du mouvement, ça danse, ça court. Son regard est doux, il est souvent drôle, espiègle.
Son fonds d’archives, composé de 200 000 négatifs, 7 000 planches contact, 2 700 vintage, 2 000 tirages modernes et 2 000 diapositives, est déposé au Musée de l’Elysée à Lausanne.
Visuel : ©Catalogue de l’exposition Sabine Weiss au Centre Pompidou (2018)