
Retour sur le concert de Jahida Wehbé, « Le Caire des Lumières », au théâtre de Fontainebleau.
Donné le dimanche 2 octobre 2016 dans le cadre du festival d’Île-de-France au théâtre de Fontainebleau, ce concert rend hommage aux grands poètes et musiciens égyptiens de la première moitié du XXème siècle. La chanteuse Jahida Wehbé et le musicien Élie Maalouf, deux artistes libanais, nous ont enchantés le temps d’un concert en reprenant une douzaine de chansons-phares !
Chanteuse, comédienne et compositrice, Jahida Wehbé a su non seulement prendre possession de l’espace, mais aussi séduire le public. Sa voix grave et envoûtante au timbre chaud si singulier y est d’ailleurs pour beaucoup. Vêtue d’une djellaba beige à motifs blancs, elle a littéralement illuminé la scène. Cette chanteuse ne fait pas qu’interpréter ses chansons, elle les vit et invite le public à voyager avec elle.
Petit à petit, l’auditoire s’est plongé dans l’ambiance du Caire, même si un théâtre n’est pas forcément le meilleur endroit pour mettre en valeur les chants orientaux. L’ambiance est allée crescendo et atteint son summum avec les fameux « youyous » et les deux morceaux improvisés à la demande des spectateurs.
Cette petite improvisation a été menée d’une main de maître. On a ainsi pu assister à un véritable « bœuf ». Il faut dire qu’Élie Maalouf, pianiste autodidacte à ses débuts, puise son inspiration à la fois dans le patrimoine oriental, la musique classique, ainsi que dans le monde du jazz et de l’improvisation. Il réussit un subtil mélange de toutes ces influences.
Saluons également la belle complicité entre les musiciens et entre les musiciens et la chanteuse. Musique et chant sont à l’écoute l’un de l’autre et se répondent mutuellement. Les aigus contrastent avec les sons graves de la contrebasse et le côté vibratoire des cordes pincées trouve écho dans les oscillations de la voix de Jahida.
Quatorze chansons ont été jouées ce dimanche 2 octobre 2016, quatorze chansons qui nous offrent un bel exemple de syncrétisme culturel !
Distribution :
Chant : Jahida Wehbé, accompagnée du chœur d’Attourath, dirigée par Abderrahman Kazzoul
Piano, buzuk (luth) et direction de l’orchestre : Élie Maalouf
Contrebasse : Fawaz Baker
Violon : Marwan Fakir
Oud : Mohanad Aljaramani
Percussions : Yousef Zayed