
Happy Days : Iranian Pop Art Exhibition à la galerie Nicolas Flamel à Paris
Jusqu’au 12 février, la galerie spécialisée dans la découverte de l’art iranien propose une exposition collective où sont regroupées des créations Pop Art de 13 artistes iraniens.

Le Pop Art fait partie intégrante de la scène artistique iranienne depuis plusieurs années et c’est fort logiquement que ce mouvement a les faveurs d’une exposition qui se tient jusqu’au 12 février à la galerie Nicolas Flamel à Paris.
Vous découvrirez les œuvres de 13 artistes exposés dans le monde entier et récompensés à de nombreuses reprises qui, chacun à leur manière, donnent leur définition et leur interprétation du style Pop Art comme s’ils abolissaient les frontières entre l’Orient et l’Occident.


Quand l’art iranien a du sang occidental dans les veines
Le plus intéressant est que ces artistes viennent d’horizons artistiques différents du Pop Art. Maîtres de la calligraphie, sculpteurs, photographes, caricaturistes (Kambiz Derambakhsh), ils viennent tous d’un monde où domine la tradition de leur culture d’origine mais avec curiosité et réussite ils s’essayent, et certains pour la première fois, au Pop Art, dans la lignée de leurs aïeux britanniques et américains. Et à l’image des toiles colorées de Fereydoon Omidi, le résultat est réussi.

Cependant, les plus attentifs d’entre vous verront dans ces œuvres des références à l’art iranien. Kianoosh Motaghedi pioche chez Warhol ses motifs répétés de boîtes de soupes mais chez lui il s’agit de l’huile d’une marque iranienne. Salar Ahmadian s’inspire de Pollock et Rothko mais glisse habilement de la calligraphie dans ses bouquets de couleurs. La femme de Kambiz a sensiblement la même gamme chromatique que les Marilyn de Warhol mais elle est avant tout une femme iranienne. Chez Khodashenas, les œuvres ne sont pas sans rappeler celles de Robert Rauschenberg mais il y ajoute des symboles iraniens parsemés là aussi avec malice.

Et comme les pionniers du mouvement Pop Art, les emblèmes de la société de consommation et de la culture populaire sont nombreux. Au cours de l’exposition, vous croiserez un couple avec une boisson gazeuse ou une jeune femme faisant un selfie. Donald ou des gants de boxe font irruption chez Kambiz Derambakhsh et s’associent à des images et des motifs plus classiques comme Le Fifre de Manet.

Une fois de plus l’art iranien montre sa vivacité de créativité et d’originalité à la fois empruntes d’humour et de nostalgie où occidentaux et orientaux se donnent la main comme le couple si tendre de Pegah Lari. Les artistes iraniens semblent adoubés par l’universalité qui leur permet d’aborder tous les styles y compris les plus occidentaux et les plus contemporains.
Christophe Dard
INFORMATIONS PRATIQUES :
Happy Days : Iranian pop Art Exhibition
Jusqu’au 12 février 2015
Galerie Nicolas Flamel
216 rue Saint-Martin 75003 Paris
01 42 71 87 83
www.galerienicolasflamel.fr
VISUEL EN UNE:
Kambiz Derambakhsh, Inspired by Edouard Manet’s Fife Player, edition 1/3, 2012, 71 x 54 cm