
“Lilith” et “Mickey one” : Deux classiques avec Warren Beatty réédités chez Wild Side
Situés entre la révélation de La fièvre dans le sang (Elia Kazan, 1961) et le coup de tonnerre Bonnie and Clyde (Arthur Penn, 1967), Lilith (Robert Rossen, 1964) et Mickey One (Arthur Penn, 1965) sont deux films qui mettent en scène le sex-symbol d’Hollywood aux prises avec des situations angoissantes et existentielles. Un coffret aussi irrésistible que l’acteur mythique qui le porte, disponible à la FNAC le 5 février prochain.
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Film trop peu connu du réalisateur de l’Arnaqueur, Robert Rossen, Lilith est une incursion sans fracas et toute en psychologie dans l’univers de la schizophrénie. Warren Beatty y incarne un jeune vétéran américain qui cherche du travail dans une élégante clinique psychiatrique. Bourru, fort et en même temps sensible, il s’arroge toute la sympathie des médecins et est un grand soutien pour plusieurs malades. Mais une des patientes internées a une étrange sorte de schizophrénie qui oscille entre érotomanie, séduction et sorcellerie. Dans le rôle de cette femme fatale bien plus complexe que ne le veut l’archétype, Jean Seberg donne la réplique au beau brun, avec un génie qui confère au film le titre de chef d’oeuvre. C’est parce que Lilith dépeint avec douceur et en ellipse une chute annoncée et qu’il se situe aux antipodes des grands cris et des trépanations de Soudain l’été dernier (1959) ou de Vol au-dessus d’un nid de coucou (1975) qu’il donne un point de vue original et dérangeant sur l’univers fascinant de la folie…
Lilith, de Robert Rossen, avec Warren Beatty et Jean Seberg, USA, 109 min, 1964, dvd Wild Side, 14.99 euros. Sortie le 5 février 2014.
Bonus : Hollywood Therapy, entretien avec Peter Biskind, auteur du Nouvel Hollywood (12min)
Dans Mickey one, qui précède Bonnie and Clyde, on retrouve Warren Beatty devant la caméra de Arthur Penn dans le rôle d’un artiste du Midwest qui fuit le danger de Detroit pour refaire sa vie à Chicago. Mais les bords du Lac Michigan et la vie tumultueuse de la cité ouverte aux plus terribles des quatre vents ne donne pas asile au jeune-homme et son passé le rattrape. Un film qui puise une partie de son énergie aux sources de l’expressionnisme et qui parvient à créer un climat diffus d’angoisse fascinante…
Mickey One, de Arthur Penn, avec Warren Beatty, Alexandra Stewart, USA, 92 min, 1964, dvd Wild Side, 14.99 euros. Sortie le 5 février 2014.
Bonus : New Wave à Hollywood, entretien avec Peter Biskind, auteur du Nouvel Hollywood (13min)
visuels © Wild Side