Le Veilleur de James Preston Girard, du déjà lu…
James Preston Girard est né en 1944 dans l’Oregon. Son père, soldat, est tué alors qu’il n’avait qu’un an. Il grandit à Wichita au Kansas après le mariage de sa mère avec un homme violent et alcoolique. L’enfant apprend vite à observer et deviner les humeurs de son beau père. Lorsque sa mère et sa sœur se tuent dans un accident de voiture, il décide de se consacrer totalement à l’écriture. Il est aujourd’hui l’auteur de recueils de poesie et de plusieurs romans policiers. Il vit toujours à Wichita, au Kansas.
Il y a six ans, une terrible série de meurtres a bouleversé les habitants de Wichita, Kansas. Malgré tous ses efforts, la police n’a jamais réussi à attraper l’Étrangleur. Pourtant, soudain, les meurtres ont cessé. Et la vie a repris avec ses joies et ses drames… Une nuit, le corps mutilé d’une étudiante est retrouvé. À ses côtés, un morceau de tissu et quelques fleurs. Pour l’inspecteur Loomis comme pour Sam Haun, le journaliste local qui avait suivi l’enquête à l’époque, aucun doute : l’Étrangleur est de retour. Qui est l’étrangleur qui terrorise les femmes de Wishita, Kansas ? Un des paumés habituels que la police ramasse à chaque meurtre ? Loomis, le flic divorcé qui mène une enquête infructueuse depuis sept ans ; Sam, le journaliste brisé par son veuvage qui traîne sa déprime dans les permanences de nuit du quotidien local ? Tous sont des estropiés du passé, et dans un monde sans avenir, bien malin qui peut dire quand et pour qui le monde a basculé.
Ce roman, qui prend des airs nettement autobiographiques, aussi bien dans le lieu de la scène de crime que dans la vie privée des personnages, n’est pas à la hauteur de ce que pourrait attendre un passionné de polar sur les traces d’un obscur étrangleur. Il faut bien attendre 80 pages depuis la découverte d’un corps méconnaissable avant de rentrer dans le vif du sujet. Les personnages ont ces éternels profils clichés du flic désabusé et divorcé, du journaliste insomniaque, torturé et au comportement douteux, et du suspect pervers et évasif dans ses propos. Le suspense n’est pas au rendez vous. On s’ennuie ferme. Le roman peut se lire en diagonale sans avoir peur d’avoir zappé un indice indispensable, ou un évènement important pour le dénouement de l’affaire. Tout est trop facile, les fausses pistes parachutées, et les indices laissés par l’étrangleur sont presque désuets pour ne pas dire nuls. Les analyses psychologiques sont attendues, et pourraient être faites par un coiffeur pendant un shampoing.
Un polar de gare ou de plage, facile à lire, mais qui ne vous laissera pas de traces indélébiles. Pour les fans de polar, ne vous encombrez pas.
Le Veilleur de James Preston Girard, Folio policier N°695
400 pages – 7,70 €
A44887 – ISBN 9782070448876
Parution le 15-05-2013
