
Parapal t1 : éveil des sens
Un titre étrange, une couverture rose kawai et un synopsis intrigant, à n’en pas douter, Parapal s’inscrit d’entrée de jeu comme un shôjo manga original. Si les premières pages font penser à un énième shôjo sur les émois de l’adolescence et la naissance des sentiments amoureux, l’histoire prend rapidement un autre tournant.
La jeune Komaki a rêvé qu’un jeune inconnu est “entré en elle”. Depuis, elle ne cesse d’entendre sa voix, mais surtout, elle constate avec surprise que son odorat s’est considérablement développé jusqu’à sentir physiquement les émotions de ses camarades. Komaki, encore naïve et innocente, qui vivait sur un petit nuage, déchante vite lorsque son nouvel odorat lui apporte des révélations sur son entourage. De découvertes en bouleversements, son petit monde s’écroule laissant entrevoir une nouvelle voie et de nouvelles rencontres, d’autant qu’elle ne semble pas être la seule dont un des sens s’est subitement développé.
Entre sentiments, science-fiction, amitié et explications scientifiques Parapal, dont le titre est une abréviation de “parasite ami” aborde, de manière originale et sans tabou, des thèmes comme le mensonge et la sexualité.
La première partie relativement légère et classique présente Komaki et ses capacités nouvelles. La seconde partie, beaucoup plus adulte, donne la parole à Rika, une autre lycéenne que l’on pourrait penser perdue s’il ne restait une flamme d’innocence romantique. Hélas, son comportement très libéré va l’entrainer dans une situation dramatique et lui faire perdre ses illusions. Heureusement Komaki et Tsurumi, un jeune homme à la franchise déroutante et à l’ouïe surpuissante, ne la laisseront pas tomber. La manière d’aborder la sexualité de cette jeune fille et la situation complexe où elle se retrouve a provoqué un certain malaise chez certains lecteurs. Pourtant, le sujet est ici abordé sans jugement et surtout, ne constitue qu’une partie du volume. Il ne s’agit en rien d’une apologie du viol mais bien au contraire d’aborder un réel fait de société.
Graphiquement, le style est très mignon avec ses traits ronds et ses héroïnes aux grands yeux, les cases sont claires et relativement dépouillées. Le scénario oscille entre humour et drame, entre innocence et maturité. Le parasitage apporte certes une dimension fantastique, mais on peut également le voir comme une métaphore du passage à l’âge adulte, avec son lot de sentiments et de nouvelles sensations.
Une chose est sure, ce nouveau titre de Takumi Ishida ne laisse personne indifférent.
© 2005 ISHIDA Takumi / Shûeisha
Page sur le site de l’éditeur VF
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