
Prince Avalanche, un road movie américain sans surprise
Avec ce titre poétique, Prince Avalanche est un road movie classique de plus. Sympathique, mais le film n’est pas à la hauteur de la compétition.
Après l’incendie de 1987 au Texas, qui a détruit des hectares de forêt, des travaux de voirie sont nécessaires. Aussi Alvin, la petite quarantaine, trace-t-il des traits de signalisation routière sur une route interminable. Par gentillesse, il a également fait engager le petit frère de sa copine. Ce petit frère, Lance, c’est le jeune Emile Hirsch. Le voir pester dans une forêt en attendant avec impatience de regagner la ville le week-end est évidemment plaisant : on se souvient d’Into the wild, où il incarnait, pour le coup, la Prince de la nature en Alaska ! Ici, il rumine des problèmes d’adolescent attardé, vaguement agacé par les leçons de morale d’Alvin. Entre deux plantages de pylônes, les deux hommes parlent de sexe, rigolent, boivent des bières. La cohabitation n’est pas parfaite, mais le duo fonctionne tant bien que mal. Alvin, grand romantique, relit cent fois les lettres que lui envoie sa douce, tout en s’avouant bien content de profiter de longs moments de solitude. Mais on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre… Comme dans un Comic, les aventures des castors juniors Alvin et Lance nous divertissent, sans nous toucher plus que cela.
Quelques rires, quelques jolies scènes, pour un film, au final, très peu original. En particulier, les apparitions « poétiques » d’une femme fantôme, censées nous émouvoir, ne sont pas des plus réussies.
Prince Avalanche, de David Gordon Green, USA, 94 minutes, avec Paul Rudd, Emile Hirsch, Lance Legault, Joyce Payne, Gina Grande. Sélection officielle, en compétition.
(c) Scott Gardner