Arts
Des hommes et des Dieux au Petit Palais

Des hommes et des Dieux au Petit Palais

29 October 2012 | PAR Edwige de Montalembert

L’exposition “Dieu(x), mode d’emploi” est un projet ambitieux dont l’objectif largement atteint est d’interroger les religions. Ambitieuse parce qu’elle met les religions monothéistes et polythéistes sur un pied d’égalité. Elle est également vivante grâce à une mise en relation étroite entre l’humain et ses pratiques. En collaboration avec le musée du Quai Branly, le musée Guimet ou le British Museum vous pourrez voir la religion sous des formes d’art époustouflantes mais aussi vous laissez étonner par ces masques du Burkina Faso qui ont du être désacralisés pour entrer au Petit Palais.

L’exposition s’installe à Paris après Bruxelles, Madrid, le Québec, Ottawa. Taxée d’irrévérencieuse à Madrid sous prétexte de mettre les religions sur le même plan, l’Espagne a été choquée. Pourtant Eli Barnavi, Co-Commissaire de l’exposition rappelle qu’il s’agit d’une interrogation. Représentations de l’ordre divin, pratiques des fidèles, rituels, sont passés au crible afin de mieux comprendre les peuples et leurs croyances, forts marqueurs d’identité. A l’heure où les conflits du XXIe siècle proviennent souvent d’une incompréhension des peuples entre eux, l’exposition se veut être une initiation aux croyances de l’autre, indispensable à la possibilité d’une coexistence.

La scénographie s’apparente à un parcours à travers différentes sections qui sont autant de thèmes traitant du fait religieux: “divinités”, “cultes”, “passages”, “corps”, etc. A juste titre, l’expositon s’ouvre sur le symbole universel des mains tendues vers le ciel en signe d’imploration vers Dieu: la stèle d’Hazor (Musée d’Israël, XIIIe s av JC). Certains croyants se’hérisseront peut-être de voir le Christ réprésenté aux côtés de Shiva dansant dans la première section “Divinités”; c’est en effet peu habituel. Néanmoins cette installation prend tout son sens si le visiteur vient dépouillé d’à prioris ou de jugements, avec un esprit ouvert.

Dans la section “Cultes” qui interroge la communication avec le divin, des objets remarquables: une Bible de Luther prêtée par le BNF et une exégèse du Coran du 13e siècle qui fait valeur d’exception par les commentaires d’élèves qui encadrent la page. Dans la section “Passages”, le visiteur est spectateur de quatre documentaires courts du réalisateur Serge Moati sur les rites de passage dans les religions et sur grand écran, un montage d’images haut en couleur éclaire les rapports entre “corps” et religion.

La section “Conflits et coexistence” explore le religion comme facteur de conflits avec un superbe tableau de Nicolas Poussin,  (seule peinture de l’exposition) faisant écho aux dessins de Plantu qui questionnent le rôle positif ou négatif de la religion à travers ses dessins.

Une exposition essentielle pour comprendre les religions car si la laïcité reste le meilleur compromis pour permettre à chacun d’exercer librement son culte, toute en coexistant au sein d’un même pays, “laïcité n’est pas synonyme d’ignorance”. (Eli Barnavi)

crédits
Ablution au temple d’or d’AMRITSAR (Inde) © Ferrante FERRANTI
Bouddha sous la neige, Koyâ-San (Japon) © Ferrante FERRANTI

Broken Brights de Angus Stone: un road trip folk et envoûtant
Brisa ROCHE Ndidi ONUKWULU et Rosemary STANDLEY (Moriarty) s’unissent dans The Lightnin 3 et sont mercredi 31 octobre sur la scène du Café de la danse
Edwige de Montalembert

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration