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Emel Mathlouthi, bientôt un retour tout en grâce

Emel Mathlouthi, bientôt un retour tout en grâce

23 November 2016 | PAR Hassina Mechaï

Elle a été la voix de la révolution tunisienne en 2011, propulsée en peu de jours porte-parole d’une jeunesse tunisienne frondeuse. Son ode à la liberté d’expression Kelmti Horra (Ma parole est libre), était devenue l’hymne de ce soulèvement qui allait entraîner la chute de Ben Ali. Depuis Emel Mathlouthi a creusé sa ligne artistique heureuse. En attendant un prochain album, Ensen, qui sort le 24 février chez Partisans Record, elle a donné, début novembre, un concert d’anthologie aux Bouffes du Nord.

Ce soir-là, les murs ocres de la belle salle parisienne ont raisonné de la voix puissante, douce, fragile, ondulée et modulée d’Emel Mathlouthi. En avant-première, elle a offert au public conquis l’interprétation des chansons de son nouvel album. Des morceaux structurés, martelés où vient s’accrocher la voix étonnante de force contenue, de fragilité affirmée d’Emel Mathlouthi. Sa présence scénique magnétique, des musiciens de qualité, une générosité totale ont emporté l’adhésion du public qui a eu du mal à quitter la salle. Ce jour-là, la mort de Léonard Cohen venait d’être annoncée. En clôture de ce concert vibrant, Emel Mathlouthi, simple quitare basse à la main, a repris avec ferveur le « Hallelujah » du poète canadien, dans la version qu’en avait faite Jeff Buckley. Un “so long Leonard”, un souffle d’émotion suspendue auquel toute la salle a répondu en reprenant doucement le refrain.

TLC a pu écouter ce nouvel album, Ensen, tout en force et en fragilité, à l’image de sa créatrice. Une réussite totale qui confirme le talent d’interprète, mais aussi d’auteur-compositeur de l’artiste tunisienne. Pour ‘‘Ensen’’, la chanteuse tunisienne a fait appel Valgeir Sigurösson, producteur, musicien, et compositeur islandais, et à Amine Metani, le toujours fidèle collaborateur.

Ensen signifie en arabe « Humain », une ode et un appel à la meilleure part de chacun, contre la négation de l’autre, le repli, la peur. Visiblement Emel croit au pouvoir des mots, de la musique, du don. Et la magie opère…

En voici un avant-goût avec le premier extrait, Ensen Dhaif

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Hassina Mechaï

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