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[Live report] Paris Games week 2016 : une édition diversifiée mais sans grandes surprises

[Live report] Paris Games week 2016 : une édition diversifiée mais sans grandes surprises

30 October 2016 | PAR Sandra Bernard

Du 27 au 31 octobre se tient, à la Porte de Versailles, la tant attendue Paris Games Week qui permet à plusieurs centaines de milliers de joueurs (la PGW est l’un des cinq salons français les plus fréquentés) de venir tester en avant première (ou pas) des jeux et périphériques, juste avant leur mise sur le marché.

Paris Games Week 2016 par SB-Paris


Le e-sport, une discipline en pleine expansion
Comme chaque année, l’on se bouscule à la porte de Versailles pour entrer à la Paris Games Week qui s’étend cette année sur trois pavillons dont l’un presque exclusivement réservé à l’E-sport en plein développement. La PGW a ainsi été l’occasion pour le PSG d’annoncer l’intronisation de Bora Kim dit « YellOwStaR » à la tête de ses équipes e-sport de League of Legends (LoL) et de FIFA.
Les arènes principales ESCW du salon voient s’affronter les plus grandes équipes européennes et internationales lors de show très attendus avec musique, commentateurs survoltés et pompom girls devant une foule compacte. Elles sont secondées par de plus petites arènes pour les non-professionnels sur les stands des éditeurs et des fabricants.

Jeux d’enfants, jeux d’adultes
Face à la variété des offres, les jeux destinés aux enfants et ceux pour les plus grands sont répartis dans deux pavillons différents reliés par la toute nouvelle passerelle du parc des expositions. Du côté des enfants, la nouvelle mouture de Skylanders fait toujours forte impression avec ses figurines soignées, la possibilité de jouer à deux, la facilité de prise en main, la fluidité des combats et la finesse des graphismes sur PS4. Même les adultes s’y laissent prendre ! La nouveauté de cette année est la possibilité de créer son personnage dans Skylander Imaginator.

En l’absence (remarquée) de Nintendo, malgré une forte attente liée à l’annonce de la Switch, les jeux du constructeur, dont Pokemon Lune et Soleil n’ont pas été présentés au public … déception !
Les plus jeunes peuvent se dégourdir les jambes dans des espaces prévus avec des aires de jeux.
Le pavillon 1, le hall of fame des grosses licences, voit cette année trôner en majesté Playstation avec son nouveau casque de réalité virtuelle, le Playstation VR qui offre des sensations d’immersion assez remarquables, mais de courte durée. La VR a ses limites et l’on peut rapidement être pris de motion sickness. Avec la sortie proche de la Playstation Pro, Sony a présenté des démo jouables du jeux Tomb Raider 20 th Anniversary en 4K. Très convainquant.

Square-Enix a mis les petits plats dans les grands pour la sortie de Final Fantasy XV. En parallèle, le constructeur présentait encore et toujours Final Fantasy XIV, Final Fantasy XII Zodiac Age (remake PS4 en HD) qui a quand même pris un coup de vieux, Dragon Quest Builder qui s’avère des plus sympathique, tout comme Kingdom Hearth Last Chapiter Prologue et enfin World of Final Fantasy qui s’adresse clairement aux enfants ou aux noobs. La boutique propose des jeux et des objets … au prix fort.


Ubisoft mise sur Watch Dogs 2, Raimbow 6 Siège (des qualifications sont organisées à la PGW), Eagle (en VR) qui permet de survoler une ville à la manière d’un oiseau (plus une expérience qu’un jeu à proprement parler) et la dernière mouture de Just Dance, juste inoxydable.

Chez Namco-Bandai, on cherche les sept boules de cristal avec Dragon Ball Z Xenoverse et Tekken 7 et on achète des jeux neufs officiels à prix salon. Le meilleur spot bonnes affaires, mais très limité quand même.

Parmi les vidéo qui ont suscité en nous le plus d’attentes, citons Sibéria III et Personna 5.


Et les français dans tout ça ?
Les français sont internationalement reconnus pour leur savoir faire en matière de jeu vidéo, à l’image d’Ubisoft. Afin de valoriser ce savoir faire, le S.E.L.L. (Syndicat des Editeurs de Logiciels de Loisirs) en partenariat avec Capital Games, le cluster d’Île-de-France du Jeu Vidéo et la Paris Games Week ont mis en place pour la quatrième année consécutive, un espace “French Touch” où des éditeurs triés sur le volet proposent plus de 25 créations Made in France sur un espace de 430m² dédié avec bornes PC, consoles, tablettes et VR mises à disposition. Les têtes d’affiches, comme les très attendus Dishonored 2 du Lyonnais Arkane Studios, Trackmania Turbo de Nadéo et Ubisoft, la suite de Styx : Shards of Darkness de Cyanide ou encore Endless Space 2 du studio Amplitude cottoyent des jeux indépendants comme le ravissant Season after the fall de Swing Swing Submarine et Focus Home Interactive ou encore Vikings: An Archer’s Journey de Pinpin Team sur tablette.



D’autre part, des jeux en développement comptent sur le grand public pour les aider à s’améliorer grâce aux avis et retours d’expériences des visiteurs.

Retrogamming
Comme je veu video d’aujourd’ui ne serait rien sans les innovations d’hier, plusieurs espaces rétrogamming sont installés dans le salon, permettant de découvrir ou de redécouvrir sur des machines d’époque les hits qui ont fait la légende du jeu vidéo.
Le plus grand de ces espaces est occupé par l’association MO5.COM, partenaire officiel de la Paris Games Week.

Les institutions publiques et le jeu vidéo
L’industrie du jeu vidéo est l’une des plus rentables du secteur divertissement ; aussi, les institutions publiques se préoccupent-elles de plus en plus de ce secteur.
Ainsi, la ministre de la culture et de la communication, Audrey Azoulay, a participé à l’inauguration du Salon mercredi soir. Elle en a profité pour annoncer aux acteurs du secteur deux mesures en en faveur du jeu vidéo :
1. La création d’une aide à l’écriture
Cette nouvelle aide, destinée aux jeunes créateurs de jeu vidéo, permettra de valoriser le rôle déterminant de leur contribution artistique à la naissance d’un projet et de favoriser une plus grande diversité culturelle dans le domaine du jeu vidéo.
2. Une augmentation des aides à la production
L’Etat va engager les démarches nécessaires vis-à-vis de la Commission européenne afin de pouvoir augmenter le montant du soutien à la production de jeux vidéo, aujourd’hui plafonnée à 200 000€ par entreprise, dans le cadre de la règle de minimis.
Ces deux mesures viennent s’inscrire dans la politique publique menée par le Gouvernement depuis 2012 en faveur du jeu vidéo, 34 millions d’euros ont ainsi été mobilisés en 2016.

La BNF
A la surprise générale, la BNF (Bibliothèque Nationale de France) était également présente sur un micro stand. La présence de la BNF en ces lieux est plus que légitime. En effet, la BNF collecte, depuis 1973, des consoles et jeux vidéo français et étranger au titre du dépôt légal.
La BNF et son incroyable fond de jeux vidéo est venue à la rencontre des gameurs pour faire connaitre sont fond vidéo-ludique de plus de 15 000 titres. Une mine d’or pour les amateurs de retrogaming, les étudiants et les enseignants. En outre, le Centre national de la littérature pour la jeunesse propose aux parents et médiateurs des formations et des sélections de jeux vidéo et applis.”

La Cité des Sciences
La Cité des Sciences faisait découvrir sur son stand un prototype de simulation de course automobiles augmenté avec odeur, ventilateur, retour de force et analyse scientifique. En novembre, la Cité des sciences proposera une expérience VR mêlant différentes approches. Enfin, pour sensibiliser le public aux métiers du jeu vidéo, offrir un espace d’échange entre tous les acteurs du secteur, la Cité ouvrira un espace dédié aux jeux vidéo à l’horizon 2017-2018.

Economie du jeu vidéo :
La Game Connection :
Enfin, les acteurs privés du sécteur videoludique se sont déplacés . En premier lieu se tenait, en parallèle à la PGW, la Game Connection (The Deal Making Event) du 26 au 28 avril. Un salon professionnel permettant à plus de 2 700 développeurs, distributeurs, éditeurs et fournisseurs de services de trouver de nouveaux partenaires et/ou clients. Depuis 2001, ils se rassemblent deux fois par an, en Europe et aux Etats-Unis, pour faire du business ensemble et échanger autour de problématiques actuelles et futures de l’industrie. Cette convention d’affaires offre également un contenu de qualité avec plus de 140 intervenants, des opportunités professionnelles dans l’industrie du jeu vidéo : le développement, l’édition, le financement, la production, le middleware, le marketing et la distribution. Ici, l’ambiance est super studieuse. Ce salon n’est pas accessible au public !

La PGW Métiers
Pour son édition 2016, la Paris Games Week inaugure la PGW Métiers. Cet espace de 116 m2 est dédié à toutes celles et ceux qui aimeraient faire carrière dans le secteur du jeu vidéo. Plusieurs écoles ont fait le déplacement pour rencontrer les futurs étudiants et présenter les différents parcours possibles. Une scène dédiée accueille des spécialistes du jeu vidéo en partenariat avec Capital Games, le cluster du jeu vidéo en Ile-de-France, Ubisoft et la mobilisation des acteurs du secteur vidéoludique,

“De plus, une exposition de photos, mises à disposition pour l’occasion par Ubisoft, met en lumière les métiers phares et ceux parfois moins exposés de l’industrie vidéoludique. Avant tout conçu comme un lieu d’échange et de discussion, la PGW Métiers pourrait inspirer les jeunes filles et les jeunes garçons mais également aider leurs parents à mieux connaître les métiers du jeu vidéo, véritables métiers d’avenir.”

Les fabricants
Comme pour jouer il faut un bon matériel, les fabricants d’Hardware sont également présents.
Remarquons les PC gameur de chez Asus (le G20AJ) et MSI (le AEGIS Ti) aux capacités plus qu’intéressantes mais dont les prix peuvent s’envoler jusqu’à 7000€. Ces machines de grand standing sont réservées aux pro et semi-pro, mais il est toujours agréable de pouvoir s’y essayer. Leur design à mi-chemin entre StarGate et Transformer est du plus bel effet.
Pour les manettes customisées, direction Burn Controler qui vous propose des pads sur mesure, de la couleur aux sticks en passant par les gâchettes anti-dérapantes (très agréables).


Pour conclure, cette édition 2016 de la Paris Games Week a présenté plus de nouveautés d’organisation avec de nouveaux espaces que de jeux à proprement parler. Il n’y a que très peu de hit de fin d’année jouables. L’absence de Nintendo s’est faite sentir et Sony et sa Playstation ont trusté le hall principal, talonnés par Square-Enix. D’autres éditeurs ont également déserté le salon, de ce fait, les allées étaient plus larges permettant une meilleure circulation ainsi qu’une gestion plus optimisée des files d’attentes. Quelques bonnes surprises sont quand même à noter : Le e-sport est de plus en plus reconnu, même par les pouvoirs publics, et attire de plus en plus de spectateurs, sans parler des futures vocations qui naissent dans la foule. La fréquentation est toujours au rendez-vous (flexibus a annoncé sur ce point une hausse record de ses lignes régulières entre les grandes villes de province et Paris, à concurrence de 25%) et bon enfant.

Visuels : ©SB

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Sandra Bernard
A étudié à l'Université Paris Ouest Nanterre la Défense l'Histoire et l'Histoire de l'Art. Après deux licences dans ces deux disciplines et un master recherche d'histoire médiévale spécialité histoire de l'Art dont le sujet s'intitulait "La représentation du costume dans la peinture française ayant pour sujet le haut Moyen Âge" Sandra a intégré un master professionnel d'histoire de l'Art : Médiation culturelle, Patrimoine et Numérique et terminé un mémoire sur "Les politiques culturelles communales actuelles en Île-de-France pour la mise en valeur du patrimoine bâti historique : le cas des communes de Sucy-en-Brie et de Saint-Denis". Ses centres d'intérêts sont multiples : culture asiatique (sous presque toutes ses formes), Histoire, Histoire de l'Art, l'art en général, les nouveaux médias, l'art des jardins et aussi la mode et la beauté. Contact : sandra[at]toutelaculture.com

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