Théâtre
Myriam Boyer ne nous emmène pas sur la Riviera

Myriam Boyer ne nous emmène pas sur la Riviera

13 July 2012 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Il y a peu de théâtre à l’année dans la ville papale. Le Chêne Noir est peut être le plus charismatique. Dans la salle voûtée magnifique, on croise toujours de bons spectacles, mais, Riviera mis en scène par le directeur des lieux, Gérard Gelas pêche par un classicisme ampoulé.

Myriam Boyer, l’égérie des pièces d’Edward Bond est sur scène. Ça tombe bien, quoi qu’elle dise, quoi qu’elle fasse elle transperce tous les plateaux. Elle ne fait pas exception à la règle ici. Elle est incroyable dans le rôle de Fréhel, chanteuse star de l’entre-deux-guerres, ayant commis notamment « La java bleue », amoureuse transie de  Maurice Chevalier, ayant finie, alcoolique, très au fond du monde, dans un bouge infâme. C’est sa vie que l’auteur Emmanuel Robert-Espalieu tente de nous transmettre choisissant l’angle, non pas de la perte de soi  mais de la nostalgie.

Dans un décor lourd composé  de panneaux qui laisseront découvrir l’appartement exigüe de la Mademoiselle au papier peint vulgaire. Myriam Boyer apparait en charentaise et robe de ménage. Elle parle au souvenir de Maurice Chevalier (Clément Rouault), figé dans ses 20 ans. Elle l’invite toutes les nuits, sombrant dans la folie, croyant sincèrement qu’elle à couru  le Paris mythique de la rue Chaptal alors qu’elle n’a pas quitté son lit une place. Elle tente encore de transmettre, de sa voix bousillée par l’alcool, son savoir à la jeune Paulette (Laure Vallès) en lui enseignant un si juste : « donne du ressenti, des émotions qui leur rappellent les leurs ». On aurait bien aimé.

De ce texte, il y a avait la possibilité de faire un chef d’œuvre, au lieu de cela, la proposition manque cruellement de rythme, offrant une scénographie extrêmement figurative où le saisissement est éteint. La douleur si intense de cette échelle de Jacob reste en surface malgré la performance sans aucune faille de l’immense comédienne. On sort de là sans connaitre mieux Fréhel, sans avoir pioché dans sa peine. Reste, la première et la dernière scène, qui dépouillées, touchent juste permettant aux jeux des comédiens de se déployer sans avoir à forcer le trait émotionnel.

Photo Manuel Pascual

 

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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