
Le petit théâtre du bout du monde Opus II de Ézéquiel Garcia-Romeu
Au théâtre National de Nice dans une salle de répétition Ézéquiel Garcia-Romeu avec son équipe a installé un dispositif d’écriture par le théâtre d’objet. Le résultat est captivant et envoûtant.
Nous sommes invités à nous répartir autour d’une grande installation évoquant un paysage désertique. Nous pourrons déambuler autour de cette contrée si proche et si lointaine à la fois qui sera le théâtre de trois épisodes comme autant de contes pour enfants curieux: Les villes endormies, le ballet des vieilles dames et le magique Le concert des hommes manteaux. Quatre manipulateurs créent devant nous un univers avec des marionnettes, du matériaux brut, des objets animés, des perches et des micro-projecteurs pendus à des potences elles aussi manipulées. Si les cinq premieres minutes sont déconcertantes, l’application des manipulateurs, la force de l’écriture scénique, la création musicale et la beauté des marionnettes saisissent le public qui reste figé devant le récit.
L’équipe maîtrise la marionnette, le théâtre d’objets, la musique, la robotique pour construire sous nos yeux à la manière d’un cuisinier qui fait apparaître son plat en transformant et intégrant chaque composant. Ainsi, le monde imaginaire se constitue et prend mouvement et les personnages semblent errer dans ce no man’s land à la recherche d’une vie meilleure. La force du geste est autant dans l’étrange familier de cet univers en création que dans le propos. Sans raconter d’histoire précise, la proposition s’inscrit en nos pensées par allusions et symboles et la force poétique de l’ensemble nous traverse à la manière d’un langage.
Le Petit Théâtre du Bout du Monde Opus II, mise en scène, scénographie, marionnettes et jeu Ezéquiel Garcia-Romeu
Crédit Photos :Théâtre de la Massue