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“Le comte de Monte-Cristo” assouvit sa soif de vengeance jusqu’au 29 janvier 2017 au théâtre de l’Essaïon !

“Le comte de Monte-Cristo” assouvit sa soif de vengeance jusqu’au 29 janvier 2017 au théâtre de l’Essaïon !

01 November 2016 | PAR Magali Sautreuil

Jusqu’au 29 janvier 2017, au théâtre de l’Essaïon, à Paris, chaque samedi et dimanche soir, vous pouvez rencontrer le comte de Monte-Cristo, ce personnage emblématique du roman d’aventure imaginé par Alexandre Dumas. Joué avec maestria, la compagnie « Les âmes libres » saura vous plonger dans les méandres de ce roman si riche et si complexe. Le temps d’un soir, laissez-vous emporter par l’histoire tragique d’Edmonde Dantès, comte de Monte-Cristo.

Edmond Dantès n’est qu’un pauvre diable, un homme au cœur noble et grand, victime de sa droiture. Edmond est second de marine sur le trois-mâts le Pharaon pour le compte de la Maison marseillaise des armateurs Morel & fils. Il vient à peine d’être promu capitaine et le 28 février 1815, il s’apprête à épouser la belle catalane Mercédès Herrera. Quand soudain on lui arrache injustement le bonheur auquel il a droit. Il aura suffi de deux pauvres malheureuses et funestes lettres tombées entre les mains d’un procureur opportuniste et inquiet pour sa carrière, le triste sire Gérard de Villefort, pour condamner Dantès à une vie entière de malheur, mue par le seul désir de vengeance. La plume, l’encre et le papier sont des armes plus redoutables qu’il n’y paraît, des armes capables de ruiner la vie d’un homme.

Enfermé dans la prison d’État du château d’If, au large de Marseille, Edmond aurait pourtant pu passer le restant de ses jours dans l’ignorance s’il n’avait rencontré l’abbé Faria, le prisonnier n°27. Ce dernier passait pour fou et cette folie l’aidait à porter un regard extrêmement lucide sur le monde. Sans l’abbé, Edmond n’aurait jamais pu mettre de l’ordre dans ses idées et trouver à qui profiter son arrestation. Sans l’abbé, Edmond n’aurait jamais eu envie de se venger. Sans l’abbé, Edmond n’aurait jamais pu mettre la main sur le trésor providentiel de l’île de Monte-Cristo et ainsi mettre en œuvre implacablement, méthodiquement et patiemment sa vengeance. Le 28 février 1829, Edmond s’évade et c’est encore l’abbé Faria qui lui fournit les moyens de réussir son évasion.

1838, Edmond est de retour en France. Mais il n’est plus tout à fait lui-même. Devenu comte de Monte-Cristo, il est rongé par son ardente soif de vengeance. Le Edmond d’antan est mort. Il n’est plus l’agile et enthousiaste marin à la souplesse féline. Il est désormais aussi raide qu’une statue et son cœur s’est transformé en pierre. Il est le Christ rédempteur, le Christ du Jugement dernier qui vient rendre sa sentence. Les vrais coupables ont fort à perdre. La cupidité, l’avidité, l’opportunisme, la jalousie professionnelle et amoureuse ont propulsé Danglars, l’ancien agent comptable du Pharaon, Fernand Mondego, l’ancien pêcheur catalan et Gérard de Villefort, l’ancien procureur de Marseille, dans les hautes sphères de la société. La chute n’en saura que plus rude. La malédiction du comte de Monte-Cristo les frappera un par un et s’abattra également sur leur famille pour les quatre générations à venir. Ange et démon, bon et cruel, rien ne semble pouvoir détourner feu Edmond Dantès de sa mission divine.

À l’instar de Dumas qui cherchait à impliquer ses lecteurs dans l’épopée vengeresse du comte de Monte-Cristo, la mise en scène place le spectateur au cœur de l’intrigue. Les comédiens s’affranchissent de l’espace dévolu traditionnellement à la scène pour faire de la salle de spectacle entière leur terrain de jeu.

Ils ne sont que trois comédiens, trois comédiens pour jouer la multitude de personnages que comporte le roman. Le fait qu’ils soient que trois n’est pas le fruit du hasard. Trois comédiens interprètent les rôles-clés d’une aventure qui a pour décor trois villes : Marseille, Rome et Paris.

Trois personnes, c’est peu comparé à la multitude de personnages dont regorge le roman. Une absence totale de décor, loin du faste qui accompagne le retour du comte de Monte-Cristo, des costumes sobres et réversibles, une mise en scène d’une étonnante simplicité, une mise en scène qui n’en est pas moins aussi efficace que la vengeance implacable de Dantès.

« Le comte de Monte-Cristo », chef-d’œuvre du roman d’aventure, a connu moult adaptations, que ce soit au cinéma, à la télévision, au théâtre, en comédie musicale, en dessin animé ou en bande-dessinée. Mais cette pièce n’est pas une énième adaptation. Écrite par une femme éprise de l’œuvre de Dumas, elle retranscrit parfaitement l’âme du roman. On n’en attendait pas moins d’une compagnie qui s’appelle « Les âmes libres ».

La pièce est recentrée autour du trio de conspirateurs et du tandem formé par les prisonniers n°27 et 34, les dénommés Faria et Dantès. Elle est portée par le seul jeu des comédiens. À chaque représentation, ces derniers parviennent avec maestria à rendre compte de la richesse et de la complexité du roman de Dumas. Saluons également la prouesse physique, l’énergie, la souplesse et le dynamisme qui leur permettent d’endosser tour à tour plusieurs rôles. Ils ne sont que trois, mais on se croirait en présence d’une troupe d’une dizaine de personnes.

Trois pour nous faire voyager dans le temps. Nous sommes tantôt transporter à Marseille, tantôt à Rome, tantôt à Paris, tantôt en 1815, tantôt en 1829, tantôt en 1838. Ils tourbillonnent sur eux-mêmes et la salle résonne encore de l’écho de leurs voix et nous voici dans un autre temps, un autre lieu. Perdus, les spectateurs n’ont d’autre choix que de remettre le sort, le temps d’un soir, entre les mains de ces trois comédiens et de se laisser porter par la triste histoire d’Edmond Dantès, un pauvre marin naïf qui n’avait cure des usages en vigueur dans une société pourrie par l’argent.

Sa naïveté et son amour pour Mercédès l’aveuglaient. Et sa vengeance le plongea dans les ténèbres. La pièce évolue d’ailleurs dans un théâtre d’ombres et de lumières, dans lequel les morts reviennent à la vie.

L’absence de décor ne nuit en rien à la compréhension de la pièce. Le théâtre de l’Essaïon lui en fournit un naturel. Le caveau dans lequel a été aménagé la salle de spectacle ressemble à s’y méprendre aux cachots du château d’If. L’odeur d’humidité qui règne en ces lieux nous emmène au large de Marseille.

Nous sommes en 1838. Un guide, comme il en existe encore de nos jours, fait visiter à un étrange visiteur les cellules de l’abbé Faria et d’Edmond Dantès, le futur comte de Monte-Cristo, dans l’ancienne prison maritime du château d’If au large de Marseille. C’est ainsi que débute notre voyage dans le temps !

Dumas était, selon Victor Hugo, « celui qui crée la soif de lire » et selon nous, Véronique Boutonnet est celle qui nous donne envie de lire ou de relire l’œuvre de Dumas.

Informations techniques :

Titre : « Le comte de Monte-Cristo »

Adaptation théâtrale de Véronique Boutonnet du roman éponyme d’Alexandre Dumas paru en 1844

Mise en scène de Richard Arselin

Joué par la compagnie « Les âmes libres », par trois comédiens :

  • Franck Etenna qui incarne le comte de Monte-Cristo vieux, le procureur Gérard de Villefort, Danglars vieux, ainsi qu’un sénateur ;
  • Luca Lomazzi, qui interprète l’abbé Faria, Danglars jeune, Fernand de Morcerf vieux, Alfred de Morcerf, le docteur d’Avrigny, ainsi qu’un bandit et geôlier italien ;
  • Véronique Boutonnet joue les rôles d’Edmond Dantès futur comte de Monte-Cristo, de Fernand Mondego jeune futur comte de Morcerf, de Mercédès de Mortcerf, de Luigi Vampa, de Haydée, du guide de la prison du château d’If et de la conteuse du roman.

Durée : 1h30

Lieu : le théâtre de l’Essaïon à Paris, derrière le centre Pompidou

Dates : Du 6 juillet 2016 au 29 janvier 2017, les samedis et dimanches à 17h30. Séances supplémentaires pendant les vacances scolaires.

Infos pratiques

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Essaion Théâtre
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