Théâtre
“Candide, si c’est ça le meilleur des mondes” : variations sur Voltaire à La rose des vents

“Candide, si c’est ça le meilleur des mondes” : variations sur Voltaire à La rose des vents

13 December 2014 | PAR Audrey Chaix

Après Purgatoire à Ingolstadt, présenté en métropole lilloise lors de l’édition 2013 de Prémices, on était impatients de voir arriver la nouvelle création de Maëlle Poésy : c’est avec le conte philosophique de Voltaire, Candide ou l’Optimisme, qu’elle a conçu sa nouvelle pièce, Candide, si c’est ça le meilleur des mondes. Cinq jeunes comédiens pour interpréter la pléiade de personnages imaginés par Voltaire, un plateau éclairé d’une lumière chaude, modulé grâce à des structures qui rappellent l’échafaudage : le décor est planté pour une représentation d’environ deux heures pendant lesquelles il s’agit de “raconter une histoire pour les étranges enfants du 21e siècle que nous sommes.”

Le prologue est dit par les cinq comédiens, debout en rang d’oignon face au public, un rideau tendu derrière eux. Ils se présentent tout en se costumant, de Pangloss à Candide en passant par la famille Thunder-ten-tronck et la ravissante Cunégonde dont s’éprend le jeune homme. Sur un rythme très soutenu, s’interrompant les uns les autres, ils donnent le ton d’une adaptation très dynamique de Candide, qui ne s’interdira ni l’irrévérence, ni l’impertinence. Tant mieux, car c’est ça aussi, Voltaire.

Le reste de la pièce regorge de belles trouvailles, notamment visuelles, qui participent à l’inventivité de la vision proposée par Maëlle Poésy. D’autant plus qu’elle est servie par des comédiens très en forme, qui se donnent avec un grand enthousiasme. Cependant, le soir de la première, ils ne s’étaient pas encore suffisamment approprié le plateau pour vraiment l’occuper avec l’assurance nécessaire, ce qui concédait à l’ensemble une sorte de faux rythme ralentissant parfois le tempo, notamment tout au long de la seconde partie, à partir du moment où Candide part à la recherche de Cunégonde en Amérique latine.

Nul doute que quelques représentations auront suffi à affiner les réglages pour mieux mettre en valeur les talents de mise en scène de Maëlle Poésy. Il reste une représentation ce soir à La rose des vents pour aller applaudir la compagnie Drôle de Bizarre, et une importante tournée qui les emmènera notamment à la Scène nationale d’Evreux Louviers le 18 décembre prochain, avant les Célestins à Lyon (du 24 au 28 février 2015), à l’Espace Malraux, Scène nationale de Chambéry Savoir (du 03 au 05 mars 2015)…

Visuels : © Vincent Arbelet

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Audrey Chaix
Professionnelle de la communication, Audrey a fait des études d'anglais et de communication à la Sorbonne et au CELSA avant de partir vivre à Lille. Passionnée par le spectacle vivant, en particulier le théâtre, mais aussi la danse ou l'opéra, elle écume les salles de spectacle de part et d'autre de la frontière franco-belgo-britannique. @audreyvchaix photo : maxime dufour photographies.

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