
Avignon OFF : CroiZades (jusqu’au trognon)
CroiZades (jusqu’au trognon) veut détricoter nos croyances en renversant l’ordre des choses. Si le manifeste est fastidieux, la mise en forme est joyeuse avec quelques moments de grâce.
Histoire pour adultes écrite à partir d’un point de vue d’enfants, CroiZades (jusqu’au trognon) met en scène les tribulations de personnages pris dans les mailles d’une Grande-Histoire-Déjà-Écrite, qu’ils tentent de fissurer de leurs petits récits personnels. Avec malice et fougue, ils s’emparent de la vie comme on joue aux légos, réagençant la réalité pour la faire leur. Faisant fi des codes imposés, ils tracent les chemins de leur monde à venir qu’ils s’occupent à façonner par leurs fabulations.
La scénographie est innovante et plurielle, les chapitres sont ponctués de séquences de danse joyeuse. Les comédiens très investis savent rendre compte de l’énergie imaginative du texte. Le collectif porte le nom de la perspective Nevski, cette nouvelle de Gogol désabusée mais riche d’une légère ironie. Leur imaginaire se nourrit de cette Europe de l’Est-là, si lointaine de nous, mélancolique et autocratique. La pièce se veut un pied de nez au formatage occidental et à l’infrastructure imposée de notre pensée. Elle est dédiée aux déjà convaincus.
CroiZades (jusqu’au trognon) : Texte et mise en scène Sandrine Roche, avec Josef Amerveil, Marion Bajot, Leïla Brahimi, Pedro Cabanas, Silvia Cimino, Loïc Even (en alternance avec Erick Priano), Grégoire Leymarie, Sophie Mangin, Alexandre Théry
Collaboratrice artistique : Lucia Trotta
Chorégraphies : Silvia Cimino
Création sonore : Josef Amerveil et Grégoire Leymarie
Création lumière et vidéo / régie générale : Erick Priano et Loïc Even
Scénographie : Sandrine Roche et Erick Priano
Construction : Erick Priano
Costumes : Sophie Mangin
Texte publié aux éditions Théâtrales, éditeur et agent de l’autrice, Association Perspective Nevski. Durée : 1H40
À partir de : 14 ans
Théâtre des Halles , 11H les mardis, vendredis et dimanches jusqu’au 29 juillet.
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Crédit Photo © Anahi Matteo