Est-ce qu’un cri de lapin… la performance folle de Virgile Simon au Off d’Avignon
Oui, il y a du très contemporain au Off d’Avignon, de la performance pur jus comme on aime en voir à la Ménagerie de Verre. Le montpelliérain Antoine WELLENS a écrit une pièce (bien écrite) et lui a donné un nom qui annonce la couleur : Est-ce qu’un cri de lapin qui se perd dans la nuit peut encore effrayer une carotte? A voir à 22h au Théâtre des Halles pour une heure passée bien ailleurs!
C’est un seul en scène pour schizophrène. Homme-Lapin ou Lapin-Homme, comme vous voulez. Virgile Simon a à sa disposition quatre rectangles scéniques munis de capteurs qui sont connectés en régie pour faire de la lumière. Au dessus de lui, trois néons entremêlés et hésitant lui donnent l’air bien blafard.
Normal, notre lapin a vu la mort, il a vu une voiture lui foncer dessus et lui, lapin, a provoqué la mort d’humains. Il y a de quoi faire des bonds…Ou alors, ce n’est pas lui le lapin, mais le conducteur de la voiture qui se prend pour un lapin…. Allez savoir.
Le comédien nous promène sur ses routes qui nous font passer par la chic demeure de Pétunia Rose, sa patronne, “Tu parles d’un nom”. Il nous dit “voir le monde comme une fiction” et cela apparaît nécessaire au regard de l’histoire hyper trash qui se camoufle sous le jeu très cynique de Virgile Simon.
Est-ce qu’un cri de lapin qui se perd dans la nuit peut encore effrayer une carotte? pose l’air de rien n’en avoir à foutre des questions et des réflexions existentielles. “Oh, qu’il est compliqué le chemin qui fait ce que je suis”.
Il fallait oser faire défiler la vie d’un mort dans les yeux d’un animal. Antoine Wellens semble avoir fait fusionner Valère Novarina avec l’art chorégraphique et l’art plastique. Cela fonctionne totalement.
Ajoutons que son univers assez parallèle donne l’occasion aux compositions sonores de Mikael Gaudé de se déployer. La musique du spectacle se retrouve d’ailleurs sur l’EP Psychécuniculiculture.
Visuel : DR