Roberto Alagna fait son retour à l’Opéra de Paris dans Francesca da Rimini
Lundi 31 janvier, Roberto Alagna faisait son retour sur la scène de l’Opéra National de Paris dans l’Opéra de Riccardo Zandonaï (1914). C’est la première fois que cette tragédie en 4 actes sur un livret de Gabriele d’Annuzio se donnait dans la capitale Française. Une tragédie palpitante dans une mise en scène monumentalo-kitsch de Giancarlo del Monaco qui permettait de découvrir sous la baguette impeccable de Ricardo Oren une musique envoûtante où l’on sent les influences de Verdi, Puccini, mais aussi Debussy.
Cela faisait 7 ans que le grand ténor Roberto Alagna ne s’était pas produit sur la scène de l’Opéra National de paris. Il réservait les grands rôles lyriques aux Opéras du monde entier, tel le Met (“Pagliacci ” et “Cavellera Rusticana” en 2009) et conservait son répertoire plus opérette pour le public parisien. Pour ce retour, Alagna n’a pas choisi un rôle facile : d’une part le public parisien connaît mal ce Francesca Da Rimini de Zandonaï que n’a jamais été donné à l’Opéra National de Paris avant lundi dernier, et d’autre part son rôle de Paolo Il Bello n’intervient pas vraiment avant le deuxième acte. Enfin, la mise en scène grandiloquente (robes blanches interminables, fleurs dans tous les sens au premier acte, fauteuils roulants inutiles et bouches de grands bateaux dans le deuxième…) de Giancarlo del Monaco a fait huer le public dès la première tombée du rideau… 35 minutes après le début du spectacle. Inspiré d’une pièce de théâtre de Gabriele D’Annuzio (1902) qui a lui-même pioché l’idée chez Dante, Francesca Da Rimini est l’histoire d’une jeune femme noble de Ravenne qui épouse Giovanni da Rimini et tombe amoureuse de son frère (joué par Aalagna). Dans le rôle-titre, la soprano Svetla Vassileva était si convaincante qu’en face d’elle la voix parfaite de Roberto Aalagna paraissait presque rigide. L’Opéra reste l’opéra et malgré la mise en scène kitsch et l’histoire simplette, de Francesca Da Rimini vaut le déplacement pour découvrir une musique très intéressante et tout à fait séduisante, qui semble hésiter entre tonnerre et passion 19e siècle (Wagner, Verdi) et rigueur formelle 20e siècle (Puccini, Debussy). La production enchanteront les mélomanes qui suivront en hypnose la conduite impeccable de Daniel Oren et les voix.
Afin de pouvoir comparer, vous trouverez en ci-dessous en vidéo la version classique de l’opéra enregistré au Met par Reneta Scotto et Placido Domingo.
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