Danse
L’infinie solitude de Lisa Civico

L’infinie solitude de Lisa Civico

03 October 2022 | PAR Nicolas Villodre

Ce solo signé Odile Cougoule (qui est, par ailleurs,  notre collègue de bureau à TLC) traite précisément de solitude. D’enfermement féminin. Il a été inspiré à l’auteure par l’expérience vécue de Florence Aubenas. Ce “travail en cours” nous aura permis de découvrir un lieu hors du temps et de la cité : le studio Chandon de la rue Lecourbe et une de ses “escales” artistiques qu’y anime chaque semaine Jean-François Lefort. Et, bien entendu, de faire connaissance avec l’interprète d’avenir Lisa Civico.

Huis clos

La variation de la jeune femme débute par une séquence où, littéralement, elle cherche à repousser la paroi du fond de salle. Cette image est d’autant plus forte que les tentatives réitérées de la captive prête à se taper la tête contre les murs sont accentuées par les dissonances de la composition musicale de Léonid Karev. Inutile de dire que cette entreprise s’avère vaine, se heurtant à une pierraille séculaire.  

La soliste, dès lors, fait face à la situation, affrontant le public, alternant agitation et pauses bien méritées sur un siège de fortune, un cube de bois blanc posé là, au milieu du parquet, à tout hasard. D’où nous étions situé, la danse était redite, reflétée par le grand miroir fixé côté cour derrière la barre de ballet classique. 

Volte-face

La gestuelle est on ne peut plus fluide. Les déplacements de l’interprète se font sans heurt ni accroc. Sans rupture soudaine, sans saccade, sans aucune saltation. La danse, comme la marche, coule de source. Elle emprunte au langage du ballet, à l’élégance naturelle, à l’expression libre isadorienne dont la disciple la plus fameuse en France était d’ailleurs prénommée… Lisa.

Lisa Civico évolue nus pieds, comme du reste les spectateurs conviés au rituel dominical. Elle nous gratifie de deux séries de tours, la première en sens horaire, la seconde en sens opposé, exécutés avec grâce et légèreté. Le piano de Léonid Karev fait place à celui d’Erik Satie. La première de ses Gnosiennes clôt le bal en beauté. 

Visuel : Lisa Civico, photo : Nicolas Villodre.

 

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Nicolas Villodre

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