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Les rencontres improbables de Novart  à Bordeaux, du  16 au  30 novembre 2013

Les rencontres improbables de Novart à Bordeaux, du 16 au 30 novembre 2013

13 November 2013 | PAR La Rédaction

Gros cuivres à la Babar, empruntant leur rythme aux batucadas brésiliens, fanfares du coin s’inspirant d’ailleurs, danseurs qui piochent à tous les vocabulaires, comme s’ils mêlaient  le hip et le hop, le 16 novembre, Novart, la biennale bordelaise des arts de la scène, propose une fête carrément  détonante. Qui se poursuit jusqu’au 30 novembre par une offre foisonnante, danse, théâtre, musique électronique ou pas, expos éclectique et banquet littéraire. Impossible à résumer. Mais un seul mot d’ordre, offrir d’improbables rencontres.  

Nous aimerions déjà y être, au 16 novembre, à Bordeaux, pour cette fanfare de 30 musiciens et d’autant de danseurs.   Un spectacle de 2h gratuit et plein centre-ville (à 20h). Pour entendre ces inspirations métissées. Imaginez des bandas (les fanfares locales) qui auraient fait un tour au Brésil  et qui ensuite auraient choisi de dialoguer avec d’incroyables musiciens belges. De drôles d’oiseaux inventifs appelés Velotronix qui empruntent  aux gnawas marocains, aux raras haïtiens et engendrent  des répons inouïs avec leurs percussions auto-bricolées…

La danse est très présente au programme. L’excellent Khadder Attou et ses danseurs venus du CCN de la Rochelle seront sur scène, toujours le 16, emmenés par un duo étonnant, un mariage heureux, bien que légèrement contre nature, entre violoncelle et percussions. Le 21 et le 30 novembre, vous pourrez  voir du Hip-hop confronté au buto de Carlotta Ikeda ou à l’accordéon d’Arnaud Méthivier. Ces délices de l’inattendu, ces remous de contrepoints osés, c’est le chorégraphe Hamid ben Mahi à qui a été  confiée la manifestation qui les propose. Lui, développe un hip-hop qui emprunte à tout, absolument à tout,  devenant ainsi une danse heureusement mondialisée.

D’autres désaccords savamment tempérés sont orchestrés. Comme ces danseurs-étoiles retraités partageant la scène avec un artiste plus jeune et formé, lui, à la danse contemporaine (Cartel, chorégraphie de Michel Schweizer). Ou le très aimé Bernard Lubat, jazzman emballant, qui tantôt va titiller les trouvailles électro-acoustiques de l’IRCAM,  tantôt mènera un grand bal bœuf (le 22 novembre) ou les états généreux de l’improvisation (le 14 novembre).

Dès le 14 novembre s’inaugure une exposition éclectique au CAPC, le centre d’arts plastiques contemporains, logé dans le superbe bâtiment des denrées coloniales. Pour son quarantième anniversaire,  le CAPC célèbre le Festival Sigma, le pionnier des festivals français actuels (1965-1995). Une manifestation dont on s’étonne encore qu’elle soit née dans une ville alors très bourgeoise et conformiste. A partir de 1965,  l’avant-garde de la création européenne et américaine se produit à Bordeaux bien avant de venir à Paris. Pierre Henry, Bartabas, Régine Chopinot, Jan Fabre, le Living theatre ou le bread and puppet sont montrés entre la très traditionnelle Place des Grands Hommes et les quais XVIIIème de cette ville endormie sauf sur le plan culturel.  On y vit des performances quasiment improbables, des spectateurs incités à casser une salle de spectacle après la représentation à une époque où l’action artistique restait très contenue ou  300 personnes défilant dans la rue avec un sac en papier comme couvre-chef. Une initiative qui tenait à la passion d’un chef d’entreprise allumé et à un élu porté sur la culture. A cette époque lointaine, Einstein on the beach de Bob Wilson se découvrait là…

D’autres formes scéniques, comme le cirque ou l’opéra seront présentes. Mais pas n’importe lesquels. Des  circassiens, du cirque Aïtal, prennent le couple comme sujet, dans un exercice d’équilibriste torride (pour le meilleur et pour le pire, du 21 au 27 relâche le 25), pendant que dans une veine sensualo-conceptuelle, l’opéra post-humain H, an incident du belge Kris Verdonck, se jouera avec un orchestre d’instruments robotisés et un chœur de   chanteuses finlandaises en chair et en os ! Quoiqu’il en soit, comme aurait dit notre cher Patrice Chéreau, ceux qui aiment la vie prendront le train, car Bordeaux n’est plus qu’à trois heures de Paris !

Infos pratiques

Théâtre du Garde-Chasse
Galerie Henri Chartier
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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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