
Non, pas toi ! Nathalie Pubellier danse sa vie à Faits d’Hiver
Troisième soirée pour le Festival de danse Faits d’Hiver qui décidément joue les grands écarts. La veille nous entrions dans l’univers trash et percutant de Teresa Vittucci et le lendemain c’est tout le contraire qui nous attendait. Pourtant, le monde de Nathalie Pubellier n’est pas aussi doux que prévu.
Non, pas toi ! Mais le spectacle aurait pu s’appeler “tu es nulle”. La danseuse, chorégraphe et pédagogue est à la tête de la compagnie l’Estampe, et la voilà en danger. Dans l’écrin de la salle de l’Espace culturel Bertin Poirée ( 55 places !), elle se raconte. Chemise blanche et pantalon noir, regard 60’s, elle se confronte à un personnage en carton qui tourne sur son socle, une figurine. Le corps laxe et le geste sûr, elle danse les chemins de vie qui ont fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui.
Entre stand up, cabaret et théâtre Benoist Brumer la met en scène sans pathos. Pourtant, les cours de danse classiques dictatoriaux, les gros dégueulasses et les concours humiliants, elle a fait. Elle nous parle beaucoup, danse tout autant, lâche le mouvement, dans un propos qui vient dire que quand le corps bouge, et bien c’est de la danse.
Son écriture est totalement plurielle. Jazz, Modern, Classique. Finalement, ce qu’elle montre c’est qu’elle ne peut que bouger. Le spectacle apparaît non pas comme une biographie mais comme la vision à l’instant présent de son parcours.
On rit beaucoup dans ce spectacle tendre où elle ne s’épargne pas. C’est avec beaucoup d’élégance qu’elle étrille, sans les démonter, les méthodes pédagogiques bien trop contraignantes. Une déclaration d’amour au travail, au corps et au mouvement, à voir jusqu’au 22 janvier.
A noter qu’avant chaque spectacle, un lever de rideau permet de découvrir un chorégraphe. (17 janvier : Jutta Mayer / Unmaking of, 20 janvier : Sierra Kinsora et Tudi Deligne – Cie Infradanse
30,000 ans et douze minutes, 21 janvier : Sibille Planques – Cie LES NEBULEUSES , Le langage des fleurs et des choses muettes , 22 janvier : Maki Watanabe / Quand une fleur s’épanouait)
Photo : © Jean Gaudin