Danse
Merce Cunningham. 100 ans

Merce Cunningham. 100 ans

11 October 2019 | PAR Raphaël de Gubernatis

Nul part ailleurs qu’à Paris, on célèbre avec plus de faste le centenaire de la naissance du chorégraphe.

Le chorégraphe américain naquit à Centralia (état de Washington, aux Etats Unis d’Amérique) le 16 avril 1919. Pour célébrer ce centenaire, le Théâtre de la Ville et le Festival d’Automne accumulent un nombre impressionnant de chorégraphies du maître de Westbeth grâce à plusieurs compagnies qui possèdent à leur répertoire quelques-uns de ses innombrables ouvrages créés au cours d’une carrière de près de 70 années. Un panorama magnifique qui démontre une fois encore la dimension de son grand œuvre. A suivre avec ferveur comme avec l’esprit critique pour réaliser que la danse contemporaine n’atteint plus aujourd’hui les sommets qu’elle connaissait encore naguère.

L’adieu au passé

Le livre, hélas ! va définitivement se refermer : en célébrant le centenaire de la naissance de Merce Cunningham, dix ans après sa disparition, le 26 juillet 2009, le Festival d’Automne, d’une certaine façon, dit une fois encore adieu à son glorieux passé. C’est pour Cunningham et ses semblables qu’avait été fondé le festival en 1972. Il n’y a plus personne de la stature du chorégraphe américain pour assurer en ce moment la relève et la danse contemporaine, toujours si prolifique, n’offre plus de figures comparables à celles qui nous venaient des Etats-Unis, et parmi lesquelles seule la majestueuse Lucinda Childs perpétue la trajectoire fabuleuse.
Mais le Ballet de Lyon, le Ballet de l’Opéra de Paris le Ballet de Lorraine, le Ballet royal de Flandre (Belgique), le Royal Ballet et le Ballet Rambert (Grande-Bretagne), ainsi qu’une centaine d’élèves des classes de danse du Conservatoire national de Paris lors d’un « event » monumental, ont relevé le défi de faire revivre le répertoire cunninghamien.

Avec le plus d’esprit et de justesse

C’est assurément le Ballet de Lyon qui défend Cunningham avec le plus d’esprit, de justesse et de virtuosité dans les quatre chorégraphies de ce dernier entrées à son répertoire : « Summerspace », « Exchange », « Scenario », « Winterbranch ». Mais si la compagnie lyonnaise est la formation possédant en outre le plus grand nombre d’ouvrages de l’artiste américain, on peut aussi compter sur l’éclat du Ballet de Flandre ou du Ballet de l’Opéra de Paris, l’engagement du Ballet de Lorraine ou du Ballet Rambert, ou encore l’énergie de « Dance On », de « BalletBoyz » et de « John Scott Dance », trois formations plus modestes qui, elles aussi, servent le répertoire cunninghamien. Cette réunion de compagnies, toutes présentes pour servir l’un des plus grands chorégraphes du XXe siècle, constitue un événement qu’on ne reverra sans doute plus jamais en France. Il est l’ultime opportunité de réaliser quelle fut la stature du chorégraphe de Westbeth en embrassant nombre de ses pièces. A cela s’ajoute le film conçu par la Russe Alla Kovgan. Il va sortir sur les écrans le 4 décembre et ses images peuvent offrir un angle nouveau à la perception qu’on a aujourd’hui de l’oeuvre du chorégraphe, même si on peut déplorer que la réalisatrice n’ait pas saisi ce qui fait l’essence du travail du chorégraphe américain : le mouvement qui jamais ne s’interrompt.

En collaboration avec le Festival d’Automne, c’est au Théâtre de la Ville, qui, en 40 ans, aura reçu 15 fois la Merce Cunningham Dance Company en ses murs (elle s’est dissoute en 2012, selon les vœux de son fondateur), c’est au Théâtre de la Ville que l’on doit ce florilège. Les spectacles sont dispersés en diverses salles parisiennes amies, au Châtelet, à Chaillot, à la Villette, mais aussi en Ile-de-France, tant que durent les interminables travaux qui doivent redonner de la prestance à l’ancien Théâtre Sarah Bernhardt de la place du Châtelet où Merce Cunningham aura si souvent dansé jusqu’à un âge canonique.

Raphaël de Gubernatis

Chorégraphies de Merce Cunningham présentées dans le cadre du Festival d’Automne et du Théâtre de la Ville hors-les-murs.

Avec le Ballet de Lorraine :
« Sounddance » et « Fabrications ».
Du 12 au 16 octobre. Théâtre de Chaillot, à Paris.
Le 3 décembre. Théâtre du Beauvaisis, à Beauvais.
Le 12 décembre. Théâtre Paul Eluard, à Bezons.

Avec le Ballet national de l’Opéra de Paris, le Royal Ballet et le Ballet royal de Flandre :
« Cross Curents », « Pond Way », « Walkaround Time »
Du 22 au 26 octobre. Théâtre de Chaillot, à Paris.

Avec le Ballet national de l’Opéra de Lyon :
« Summerspace », « Exchange », « Scenario »
Du 14 au 20 novembre. Théâtre du Châtelet, à Paris.
Les 13 et 14 décembre. Théâtre des Louvrais, Cergy-Pontoise.

Avec le Ballet de Lorraine :
« Rainforest »
Du 28 au 30 novembre. MC93, à Bobigny.
Les 3 et 4 décembre. Théâtre du Beauvaisis, à Beauvais.
Le 12 décembre. Théâtre Paul Eluard, à Bezons.
Le 15 novembre. Maison de la Musique, à Nanterre.

Avec 100 jeunes danseurs du Conservatoire national de Paris :
« Cunningham X 100 »
Le 30 novembre. Grande Halle de la Villette, à Paris.

Avec le Ballet Rambert :
« Rambert Event »
Du 4 au 7 décembre. Grande Halle de la Villette, à Paris.

Avec le Ballet national de l’Opéra de Lyon :
« Winterbranch »
Du 18 au 21 décembre. Le Cent-Quatre, à Paris

 

Visuel : Autorisation d’utilisation par le service de presse du Théâtre de la Ville

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Raphaël de Gubernatis

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