
«Hocus Pocus », les apparitions magiques de Philippe Saire aux Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis
Les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis sont toujours le lieu de la découverte de formes neuves. Ce soir et demain Philippe Saire se joue une nouvelle fois de l’apesanteur
En 2011, le chorégraphe suisse pense Black Out, une performance en huis-clos à voir d’en haut. Pour Hocus-Pocus, la verticalité et la perception sont également modifiées.
On découvre bientôt Victor et Lucas (Philippe Chosson et Mickaël Henrotay-Delaunay). Avant ça, on apprivoise. Ici aussi, il y a une boîte noire mais à l’horizontale, bardée en haut et en bas de néons bien blafards. Cela ressemble comme une très grosse télévision. A l’écran, des formes qui s’avèrent être des bouts de corps…
L’écriture est folle. Saire isole les bras ou les poings, les jambes ou les dos. Il les fait littéralement flotter. Pour ce jeune public, l’imaginaire puise dans les jeux de garçons. Le duo toujours partiellement visible se chamaille, les chevaliers et les monstres marins s’invitent à la fête non contextualisée. Une fusée ? Un vaisseau ? Un sous-marin ? C’est comme vous voulez !
Au son du “Peer Gynt” d’Edvard Grieg, le duo évolue dans le cadre très contraint de cet espace ultra exigu. La danse apparaît,très singulière, puisque la plus part du temps, elle est morcelée.
Le geste frise la contorsion et donne à voir des torsions vraiment neuves. Non, c’est vrai, on a vu déjà des danseurs suspendus au plafond chez Julie Nioche, au sol chez tous, mais comme accrochés au mur telles des gargouilles médiévales, alors là, non, jamais.
Saire, qui est à la tête d’un corpus de 30 spectacles reste rare sur les scènes parisiennes. Ne ratez pas ce tout public dès 7 ans ce soir à 19h30 et demain à 10h et 15h au Théâtre des Malassis, à Bagnolet.
Les Rencontres viennent de commencer et durent jusqu’au 21 juin. Suivez le programme !
Visuel : © Philippe Pache