Danse
Glitch, le génial pas deux épileptique de Florencia Demestri et Samuel Lefeuvre à l’Atelier de Paris

Glitch, le génial pas deux épileptique de Florencia Demestri et Samuel Lefeuvre à l’Atelier de Paris

11 September 2020 | PAR Amelie Blaustein Niddam

L’Atelier de Paris est en festival jusqu’à ce samedi et cela s’appelle Indispensable! Avant-hier, Noé Soulier maîtrisait les piliers de la Conciergerie et hier, le duo belge a offert une pièce survoltée.

Ne pas comprendre

Un plateau en pente, et dessus, un “truc”, c’est gros, indéfini. C’est étrange, une forme entre un bonhomme Michelin et un monstre marin… Et puis, la lumière se fait, plein tube et l’on découvre, vêtus comme des explorateurs venus aider Indiana Jones, Florencia Demestri et Samuel Lefeuvre bien bien speed.

Elle s’est formée en Argentine, lui en France et ils créent ensemble des spectacles depuis 2012. Ils vivent aujourd’hui à Bruxelles. On connait bien Samuel Lefeuvre, danseur caoutchouc, interprète chez Peeping Tom et Platel. Il est ultra lax et se contorsionne à l’envi. Cette pièce est pour nous l’occasion de découvrir Florencia Demestri.

Tripper

Une fois embarqué dans la lumière très colorée de Nicolas Olivier qui l’enrobe de tout l’arc en ciel, le pas de deux se fait saccadé à un rythme fou. C’est comme du break mais en cent fois plus rapide. C’est drôle, super clownesque et follement balaise. Il faut tenir le rythme intense, haché. La musique est globale, à la fois crépitante, electro et animale ( le mix de cris de mouette est un must). Elle est signée de Raphaëlle Latini qui est danseuse et musicienne. Les deux semblent se parler en accéléré, s’entrelacent, se lancent dans des marches à petits pas rapides.

Alors vous apprendrez que “le « glitch » est un accident, une défaillance, un dysfonctionnement dans la lecture d’un fichier numérique”. Cela donne des lacérations d’images et c’est bien cela que font les deux danseurs.

Une danse accidentée

Les danseurs semblent bugger et il y a cette idée merveilleuse de faire danser la lumière, juste la lumière, grâce à la magie d’un stroboscope. Leurs ombres bougent, pas eux, mais eux viendront reproduire ce mouvement là ensuite, en physique. La danse est comme la lumière, intermittente.

C’est une pièce à voir d’en haut, avec du recul, car le travail sur la matière prend alors toute son ampleur. On les suit dans leurs pérégrinations court-circuitées, qui se mettent à l’arrêt, repartent sans transition.

De l’accident naît la fascination et la beauté. Le travail est ciselé ici et la cohérence entre le son, la lumière et les corps rend l’objet très plastique.

Une bombe, électrique !

Le festival se poursuit jusqu’au 13 avec un beau programme. Notamment, Gouâl de Filipe Lourenço, Carolyn Carlson ou encore Liz Santoro & Pierre Godard.

Photo : ©Laetitia Bica

Infos pratiques

Musée Marmottant Monet – Paris
Le Ballet du Nord
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Bastien Stisi
Journaliste musique. Contact : [email protected] / www.twitter.com/BastienStisi

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