Danse
Christian Rizzo et La Ribot au Phénix de Valenciennes: deux esthétiques, un engagement

Christian Rizzo et La Ribot au Phénix de Valenciennes: deux esthétiques, un engagement

22 June 2012 | PAR La Rédaction

Ce samedi au Phénix, scène nationale de Valenciennes, c’est à deux propositions artistiques très différentes que nous conviaient Les Latitudes contemporaines: Sakinan göze çöp batar (c’est l’oeil que tu protèges qui sera perforé), un solo d’une grande douceur chorégraphié par Christian Rizzo, et PARAdistinguidas, spectacle inclassable de l’exubérante madrilène Maria La Ribot. Une soirée à l’image de la démarche des Latitudes, qui s’attache à défendre une création contemporaine transdisciplinaire et transfrontalière et à créer un espace de rencontre entre artistes et publics.

Briser les frontières d’abord: les deux spectacles de cette soirée valenciennoise marquent la double ambition du festival, entre ouverture sur la création européenne et ancrage dans le local. Christian Rizzo est en effet implanté dans le Nord depuis plusieurs années et familier des Latitudes. Sa résidence à l’Opéra de Lille depuis 2007 a été, comme il le dit lui-même, « au-delà d’un formidable outil de travail, (…) le point de départ de l’exploration d’un territoire ». Sakinan göze çöp batar explore les sentiments de mélancolie et de solitude à travers l’interprétation du captivant Kerem Gelebek. Le mouvement du danseur, souvent empreint de fragilité et d’une certaine innocence enfantine, est tiraillé entre saccade et suspension et exprime autant l’exil géographique que l’exil à soi.

C’est davantage dans la manière de concevoir son spectacle que La Ribot, chorégraphe espagnole établie à Genève depuis 2004, se rapproche de cette double ambition des Latitudes. Avec PARAdistinguidas, elle poursuit son travail avec des non-professionnels en intégrant ici à son spectacle une vingtaine de figurants locaux issus des Ateliers nomades. Cette initiative engagée par le Phénix – celle de proposer à des amateurs de participer à un projet artistique professionnel- s’accorde autant à la démarche de La Ribot mise en place depuis la création des 40 espontanéos qu’à la thématique de cette dixième édition des Latitudes contemporaines, qui propose de questionner les rapports entre art, culture et démocratie. PARAdistinguidas était en effet l’un des trois spectacles participatifs de la programmation de cette année et concrétise la volonté de rompre les barrières entre les artistes et le public en intégrant véritablement celui-ci au processus artistique.

Ainsi, les créations de Christian Rizzo et de La Ribot présentées au Phénix ce samedi 16 juin témoignent, chacune à leur manière, de la volonté de décloisonnement que portent les Latitudes contemporaines. Mettre côte à côte ces deux créations: un solo et un spectacle avec plus de vingt interprètes sur scène, un univers mélancolique et introspectif et une proposition qui fait la part belle à un humour cinglant et complètement décalé, est également révélateur de l’éclectisme de la programmation du festival, qui a cette année encore relevé le défi de rompre les barrières génériques et de s’ouvrir vers de plus en plus de transversalité.

Diane Moquet

 

Visuel (c) Marc Domage

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