
Au plus près du monde de François Veyrune, et la danse se fait chic
Le chorégraphe François Veyrune nous invite à regarder “Au plus près du monde”. Trois danseurs, qui pour certains dansent également dans la compagnie d’Angelin Preljocaj crèvent le plateau de beauté.
Tous en noir, chic à fond. Une bande son donne un texte à entendre sur l’homme qui marche, en quête du monde en l’interrogeant : “est-ce en le regardant de loin ou en le serrant aux creux des poings que je me tiens au plus près du monde ?”.
C’est bien le rapport à l’autre qui est mis en question ici. Ils vont danser d’abord en duo, deux garçons, un brun et un blond, beaux comme des dieux. Sur le bord, une diva noire attend. Elle dansera bientôt. Commencent les portés qui seront le fil conducteur du spectacle. Ils prennent appui l’un sur l’autre dans une fluidité exemplaire alliée à une technicité rare. Le geste est très physique, puissant, l’effet est doux. Pourtant ils luttent, les bras cisaillent l’air passant à quelques millimètres du visage de l’autre. Comment exister les uns avec les autres, comment gérer l’arrivée d’une troisième personne, surtout si c’est une femme. Avec elle, les mouvements se font plus tendres.
La scénographie simple met en avant uniquement des jeux de lumière sculptant encore plus le corps des artistes. La route est longue, ils ne cessent d’avancer. Du sol à la verticalité, dans des équilibres de génie, le trio composé de Jéremy Kouyoumdjian, Sylvère Lamotte et Leila Pasquier, ne relâche jamais. La chorégraphie évolue en alternant reprises de mouvements déjà montrés avec d’autres neufs, dans une symbolique de vie qui avance sans qu’on puisse avoir le choix de faire chemin arrière.
Au plus près du monde est un spectacle parfait extrêmement harmonieux.
photo : Crédit Laurence Fragnol